Three Snowballs


"Snowball and Apricot
Met yesterday
They ate worms"

Evangeline avait pris le bateau pour traverser l’Atlantique. Elle était seule en voyage, et envoyée en mission loin de son petit pays anglais. L’exorciste frétillait d’aborder une côte qu’elle n’avait encore jamais vu, un pays qu’elle ne connaissait que dans les écrits. L’horloge s’assit sur le pont, les fesses sur le plancher, et étala ses nombreux livres tout droit sortis de son gros sac de cuir noir. Elle en ouvrit quelques uns et feuilleta les pages avidement. Elle stoppa enfin son geste sur un texte particulier et s’en fit la lecture mentalement, en poussant parfois quelques petites exclamations d’enthousiasme qui faisaient peur à ceux qui passaient devant elle.

En 1534 Jacques Cartier aborde Gaspé envoyé par le Roi de France François Ier. Il prend alors possession d’un territoire habité depuis des millénaires par les Amérindiens et les Inuits. Samuel de Champlain accoste en 1608 sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent en un endroit que les Indiens appellent Québec. C’est Paul Chomeday de Maisonneuve, qui en 1642, fonde une mission d’évangélisation qu’il baptise Ville-Marie qui devient à la fin du XVIIIème siècle, Montréal. L’expansion de la Nouvelle-France s’accélère entre 1660 et 1713. Au cours de la guerre franco-anglaise, les armées de Wolfe assiègent Québec. La bataille des Plaines d’Abraham marque la défaite de Montcalm, le 13 septembre 1759. Quatre ans plus tard, par le traité de Paris, le roi de France cède à « Sa Majesté britannique, en toute propriété, le Canada avec toutes ses dépendances ». Cette cession entraîne une importante immigration de colons anglais, irlandais et écossais. C’est en 1791 que, l’Acte constitutionnel du Canada établit deux provinces : le Haut-Canada, appelé aussi l’Ontario, à majorité anglophone, et le Bas-Canada, nommé Québec, à majorité francophone. En 1837 et 1838, la Rébellion des Patriotes du Bas-Canada se solde par une cuisante défaite devant l’armée anglaise. En 1867, la signature de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique consacre la fédération des provinces du Canada.

La capitale de cette partie francophone se nommait simplement Québec, et c’est là-bas qu’Evangeline devait mettre ses talents d’exorciste à l’œuvre.

La traversée de l’Atlantique avait prit un certain temps, si bien que le bateau d’Evangeline prit deux jours de retard. L’exorciste l’avait prévu, puisque le marché international transatlantique posait problèmes ces temps-ci, c’est pourquoi elle avait planifié de ne pas perdre son temps : elle emmena un gros sac de cuir noir, en aucun cas vide. Evangeline n’était pas du genre à emporter trois cent tonnes de vêtements, si bien qu’elle avait remplacé toute la garde-robe féminine qu’il y aurait dû avoir, par trente tonnes de bouquins. Des ouvrages historiques, surtout. Elle s’amusa donc à les lire et les relire, en épluchant chaque parcelle d’histoire. Bien évidement, ses choix se portèrent tout d’abord sur la contrée qu’elle allait visiter, si bien qu’elle connut le pays en moins de d’une journée. Parfaitement satisfaite de ce retard maritime conséquent, en total contraste avec les passagers de la croisière qui demeuraient furieux, Evangeline bondit sur le quai en un tour de jambes lorsqu’ils accostèrent au port de Gaspé.

Evangeline remonta le fleuve Saint-Laurent en bateau populaire afin d’arriver à sa destination finale : Québec, capitale… du Québec.

Comme à sa fâcheuse habitude, sitôt qu’elle eut déposé ses affaires –notamment son gros sac remplis de livres- mademoiselle Pavlichenko partit en quête d’Histoire et de patrimoine. L’horloge se rendit tout d’abord à l’escalier « casse-cou » célèbre pour sa hauteur et les échoppes populaires, puis elle alla s’extasier devant la vue époustouflante depuis l’université Laval, surplombant la ville de Québec. Elle interrogea quelques habitants, afin qu’ils lui racontent le passé de la ville, ce qu’ils avaient vécu, la tendance politique du moment… Si bien qu’elle finit par déboucher sur le parlement du Québec. Une immense masure de pierre blanche, construite en 1792, qui était surplombée en son centre par une haute tour. Le bâtiment était magnifique, et elle s’imaginait prendre place sur l’un des sièges du Conseil législatif. Béate d’admiration devant ce patrimoine, un homme strictement vêtu s’avança vers l’exorciste et la salua d’une poignée de main assurée.

« Bonjour, vous devez-être mademoiselle Pavlichenko ? »

Il s’était exprimé en un français clair, Evangeline put mettre à contribution ses cours de linguistiques intensifs qu’elle avait suivis lorsqu’elle était encore dans le Centre du laboratoire où elle avait été cultivée. L’horloge savait par conséquent parler plus d’une trentaine de langues différentes.

« -En personne.
-Le Grand Intendant Komui Lee m’a envoyé un télégramme m’avertissant de votre venue. Nous vous attendions avec impatience. Suivez-moi je vous pris. »

Evangeline s’exécuta et jouissait déjà de rentrer dans le fabuleux Parlement. Elle s’extasia encore une fois devant l’architecte magnifique et la richesse de l’intérieur. Elle put voir un grand nombre d’hommes d’Etat, de secrétaires, d’hommes d’affaires… L’horloge se demandait également où l’homme qui ne s’était toujours pas présenté l’emmenait. Ils finirent par déboucher dans une grande salle, avec une grande table et une centaine de grands sièges. Elle venait d’entrer dans la Chambre du conseil. Plusieurs hommes braquèrent leur regard sur l’exorciste. La personne qui l’avait accompagnée l’invita à prendre place en bout de table, puis prit la parole.

« Je suis Auguste Tellier, député de Québec. Je fais partie du Gouvernement. Nous avons débauché un seul exorciste pour une affaire fâcheuse qui nous préoccupe particulièrement. Voyez-vous Miss Pavlichenko, plusieurs sièges de notre Parlement sont vides. Les personnes s’y tenant habituellement ont été retrouvées atrocement tuées. Tous les deux jours, nous avons un membre du Conseil qui décède, et cette situation est intolérable. Nous avons des raisons de penser que ces agissements sont de l’ordre du comte Millénaire, et peut être bien de sa famille, les Noahs. »

Evangeline était étonnée que le Gouvernement parle ainsi du comte Millénaire. Après tout, peu de personnes, excepté les compatissants à la congrégation, connaissaient l’existence des akumas et de la guerre Sainte. Les membres du Conseils parlèrent tour à tour et exposèrent les faits plus en détails. L’exorciste écoutait attentivement et commença, dès sa sortie du bâtiment administratif, son enquête.

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[Voici le début de notre RP =D J'espère que ça vous plaît ! ♥]

• Ablyss avait froid, très froid. On pouvait même dire qu'il se les gelait ici. Pourquoi ? Pourquoi tant de haine de la part du destin pour mériter ça ? Qu'avait-t-il fait de si terrible dans une hypothétique vie antérieure pour subir ce vent glacé qui s'infiltrait sournoisement entre les pan de sa veste noire, ces flocons duveteux et d'une froideur horrible qui tombaient doucement du ciel et se posaient tout aussi doucement sur le bout de son nez, le rendant rouge et lui donnant une rhume pour les jours à venir ? La question qui se répétait en boucle dans sa tête était pourquoi ? pourquoi et encore et toujours pourquoi ?! Que faisait-il planter là devant une boutique qui vendait des toques en peau de Lynx ou un quelconque autre animal ayant une fourrure soyeuse qu'on pouvait exploiter pour vendre des habits et accessoires aux touristes éventuels et aux habitants qui ne connaissaient rien de l'hiver Québécois.
  
  Il soupira de dépit face à sa situation plus qu'horrible et bougea du pied un petit monticule de neige qui s'était formé près de sa personne. Un nouveau soupire s'échappa de sa bouche, formant un peu de buée qui s'envola doucement, disparaissant dans l'immensité du ciel gris et nuageux qui devait couvrir tout le pays à l'heure actuelle. Il regarda la vie qui animait les rues de la capitale de ce magnifique et merveilleux pays dans lequel le Compte l'avait envoyé, les gens marchaient, pressé de rentrer chez eux autour d'un bon feu, ou d'aller travailler dans les locaux chauffé de leur job. Bref, aucunes de ces personnes n'attendaient depuis 30 minutes au moins, planté comme un piquet, sans rien faire à part soupirer, car voyez-vous en ces temps hivernaux il faisait très froid. Et même si Ablyss ne supporte que très peu cette température bien en dessous de Zéro, il était obligé de resté à son poste, car il attendait son Noah préféré, Hideki.
  
  En effet, le Compte avait décidé de lui envoyé du renfort pour cette mission d'assassinat toute bête et franchement simple, enfin on est jamais trop prudent .. Mais bon, c'était une grâve erreur stratégique de la part du Prince d'avoir envoyé CE noah là en particulier. Il aurait normalement dû être mis au courant de la frénésie qui prenait place en Ablyss lorsque le bleuté était à ses côtés. Envolé sa flegme et son sang-froid quasi-légendaire, même si certaines mauvaises langues disent qu'il s'agit du fait qu'il dort debout, ce serait pour ça qu'il ne répond pas aux provocations de ces ennemis, enfin là n'est pas la question. Revenons sur le changement de comportement plus que notable du Noah de la Jalousie en présence de son frère l'Epreuve. À croire que le Conte était sourd et aveugle, car au vu du nombres de conneries qu'ils avaient faites dans l'Arche, il aurait dû être au courant, que c'était une trèèèèès mauvaise idée de les mettre sur la même mission. Enfin, soit ce n'était pas lui qui allait s'en plaindre. Il allait peut-être pouvoir s'amuser quelque peu.
  
  Mais pour l'instant son p*tain de meilleur ami de m*rde n'était toujours pas là et il commençait à claquer des dents de plus en plus fort, malgré son bonet, son écharpe qui remontait jusqu'à son nez, son long manteau et ses gants. Il avait froid merde !! C'était pas compliqué ! Et il voulait rentré chez lui, enfin dans sa suite d'hôtel, boire un bon chocolat chaud emmitouflé dans une bonne grosse couverture au coin du feu, occupé de grillé quelques chamallows .. Hmm ... un pur délice c'est petites sucreries. Malheureusement son petit fantasme inopiné lui rappela la dure et cruelle réalité, car en plus d'avoir froid, les orteils et les oreilles gelée il n'avait plus de chamallows ... Oui, oui vous avez bien entendus, Ablyss était en pénurie total de ses douceurs préférés et il se sentait très mal, comme en manque, il n'en avait plus mangé depuis une demi-heure et il sentait déjà les sueurs froides coulées le long de sa colonne vertébrale .... À moins que ce soit dû à la différence de température entre sa peau et l'extérieur, sachant qu'il avait une couche importante de nombreux tissu entre ces deux milieux. Car oui, notre Albinos national est frileux, il avait donc pris grand soin à enfilé de nombreux vêtements avant de sortir supporté ce temps débile qu'il faisait presque 9 mois sur l'année au Québec.
  
  Il avait bien vécu quelques années en Russie, mais bon il était encore jeune et insouciant. Il vivait, jouait, rigolait, faisait le fou, en gros il bougeait ! Il avait donc beaucoup moins froid que maintenant alors qu'il essayait de rester le plus immobile possible. Peut-être voulait-il se faire passer pour une statue de glace ? Qui sait, enfin là n'est pas le problème ... enfin si, mais pour l'instant donc, Ablyss regardait un peu partout pour trouver quelque chose pour le réchauffer, n'importe quoi ! Il s'en fichait tant que ça apportait un peu de chaleur à son corps congelé.
  
  Et là ... un miracle survint devant ses yeux ébahis et remplis d'admiration pour ce mystère de la nature, ce cadeau de dieu. En effet, devant son visage illuminé par un nouveau souffle et le léger filet de bave coulant à la commissure de ses lèvres se trouvait un salon de thé, qu'il n'avait pas vu malgré ses 30 minutes intensives de scrutage de rue à travers ces saloperies de flocons de neige qui, en plus d'être froids, réduisent énormément la visibilité de tout être humain normalement constitué. Il regarda un instant à droite, puis à gauche, et enfin il se décida à traverser la rue et entrer dans ce magnifique salon de thé, qui était son sauveur de la journée. Il enleva la neige présente sur sa veste, écharpe et bonnet, il rentra ses gants dans les poches de la dite veste et l'accrocha au porte-manteau situé près de l'entrée. Il soupira de bien être en s'asseyant près du feu ouvert, gardant tout de même un oeil sur la rue, qui devenait un peu plus remplie à mesure que la journée avançait.
  
  Un majordome arriva et lui proposa la carte, pour qu'il puisse enfin se remplir quelque peu l'estomac, malmené par ce manque atroce de Mashmallows. Ses yeux naviguèrent rapidement sur les pages légèrement jaunie et sur l'écriture soignée assez foncée sans être totalement noire. Il remarqua rapidement l'absence de guimauve au menu et poussa un soupire déçu avant de voir en supplément d'un thé sa friandise préférée. Il redit la carte au serveur et commanda donc ce thé aux fruits rouges et quelques viénnoiseries pour accompagné le tout. En attendant sa commande, il commença à rêver de tout et de rien comme d'habitude, mais surtout il se régalait à l'avance de sentir doucement ses sucreries préférées fondre sous son palet, parfumé sa langue. Il frissonna de plaisir et réouvrit les yeux, qu'il avait fermé on ne sait quand- lorsqu'on lui apporta sa commande.
  
  Il sourit comme un enfant en voyant les petits cubes de guimauves placés sur le rebord de la coupole à thé et remercia d'un signe de tête le majordome, avant de se jeté sur le premier Chamallow, savourant sa douceur et son goût. Il honora tout de même le reste de son thé et de son encas avec honneur, ponctuant celui-ci de quelques bouchées de Chamallows. Il perdit toute notion du temps, totalement perdu dans cet océan de sensations et de plaisir.
  
  Il se rendit quand même compte qu'il avait peut-être loupé l'arrivée d'Hideki, il se releva alors d'un bond et demanda l'addition dans un français parfait, il avait dû s'entraîner avant de venir, question de fierté oblige. Il paya rapidement et se ré-équipa avant de sortir pour affronter ce vent glacial qui sévissait dans les rues de Québec. Il soupira d'angoisse à l'idée d'avoir pu oublié son meilleur ami et se replaça à son emplacement initial, priant pour qu'il ne soit pas encore arrivé.

Spoiler:

Evangeline Pavlichenko &	& Ablyss Godspell &	& Hideki Murakami

C’était encore le matin, un simple matin mais pour notre cher Noah, ce matin n'était pas simple ! Le parc était remplis par les habitants les plus matinales du Québec, et parmi eux, il y a avait un jeune homme aux yeux bleus qui se baladait tranquillement dans le parc en manteau bleu comme ses cheveux qui recouvrait son crâne. Ce jeune garçon regardait sur son banc les personnes marcher, jouer ou faire du sport et regardait quelques passants qui l’intriguait. Elle avait remarqué un groupe de gothique qui fumait en écoutant du hard rock, un vieux couple qui promenait leur chien, une petite fille en pleure parce qu’elle avait perdu un ballon et un homme qui faisait son jogging. En face d’elle se trouvait un banc vide qui assombrissait la gaité du lieu. En Vérité, Hideki était en mission avec un autre Noah. Le garçon l'attendait et il était en retard. A huit heures dans le parc, tu parles ! Hideki était un peu énervé parce que son meilleur ami était en retard mais elle se calma bien vite. Ablyss Godspell, Noah de la Jalousie et meilleur ami d'Hideki. Ce dernier en avait marre de l'attendre. Il n'arrêtait pas de penser : Mais m*rde il est passé où celui là ?! Puis en laissant ses affaires sur le banc où il était, Hideki se dirigea vers un marchant de glace pas loin de lui. Après avoir longuement hésité pour le parfum de son encas, il opta finalement pour la vanille. Le vendeur fut alors soulagé de voir ce client indécis partir avec sa glace, car les vendeurs aiment vendre ! Mais quelle idée Hideki avait en tête ? Manger une glace dans un froid pareil ! Mais il est tarée ! Quand il revint à sa place, il ne fit que s'étalé sur le banc en mangeant sa glace. Après une heure de réflexion sur ce qu’il allait bien pouvoir faire en attendant son coéquipier, il s'endormis rapidement après avoir à peine fermé les yeux. Mais quelques minutes plus tard, un rayon de soleil le réveilla et Il consulta sa montre.

* Il est midi et l'espèce de macaque qui me sert de meilleur ami est toujours pas là !! *

Il regarda alors autour de lui, les gens présent dans le parc n’étaient plus les mêmes. Il avait du roupiller un peu. Ablyss était son meilleur ami mais cela ne lui permettait pas d'arriver en retard de quatre heures ! Hideki fit le tour de la ville où il était et trouva Ablyss loin de l'emplacement où ils devaient se voir.

- Ablyss ! Je te jure que tu vas bouffer cette neige ! T'étais passé où abruti ?! Le Comte avait dit qu'on devait se rejoindre au parc ... AU PARC Imbécile ! T'as intérêt d'avoir une bonne excuse ! Ça fait quatre heures que j'attends !

Hideki était très très énervé contre Ablyss. Ça se sentait dans sa voix quand il parlait à son meilleur ami

Spoiler:

"Chantons cette comptine, afin que les morts trouvent leur chemin
dans ce dédale que sont les Enfers"

Première étape, la famille des victimes.

L’exorciste aux longs cheveux d’ébène avait pris les coordonnées de chaque victime, et s’élançait maintenant à leur recherche à travers le froid d’hiver. La première personne qu’elle devait quérir était Mme Valentine Labrecque, veuve de feu Mr Labrecque. Evangeline regardait attentivement chaque ruelle, chaque détour, et chaque chemin afin d’imprimer dans sa fabuleuse mémoire, le plan de cette ville enneigée. Elle arriva enfin, après quelques minutes de marche, sur le palier d’une grande maison, loin d’être modeste. Ses propriétaires devaient être aisés, voire bien riches et l’horloge fut surprise de constater que c’était la première maison qu’elle devait pénétrer pour son investigation. Armant son poing pour frapper au carreau d’une grande porte de chêne, une voix sèche se fit entendre.

« Entrez, c’est ouvert. »

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle franchit le seuil. Première impression : trop grand, trop riche. Un hall si large qu’on aurait pu y glisser une voiture, meublé sobrement de quelques meubles de bois laqué, anciens, avec les poignées d’or. Un lustre de cristal dominait de toute sa hauteur l’exorciste de petite taille qui se sentit une fois de plus vraiment minuscule. Sous ses pieds fins bottés de noir s’était un long tapis brodé à la main, de grande valeur, pensa-t-elle. Lorsqu’elle eu fini d’inspecter la première salle de la demeure, Evangeline persévéra à travers le hall. En face de la jeune femme, à la bordure d’une autre pièce qui semblait être le salon, se tenait debout une dame portant le deuil. Ses yeux perçants inspiraient l’autorité, d’autant plus renforcée par ce chignon argenté dressé en haut de son crâne. Les lèvres menues, pincées, le nez droit, impérieux, incitaient le respect. Ses épaules menues, carrées, surplombant un corps tout aussi sec et dénué d’émotions. La dame impériale s’avança vers l’horloge désarticulée et la salua solennellement sans dire un mot. Elle l’invita du regard à la suivre dans la pièce où elle se tenait auparavant.

Immensément grand, telle une salle de bal. Fichtre ce que les ministres pouvaient être bien payés ! Un parquet impeccable, des murs habillés de divers tableaux et d’un grand miroir surplombant la large cheminée. La dame invita l’exorciste à s’assoir sur l’un des nombreux divans qui lui étaient offerts, mais ce qui attira le regard bleuté de l’horloge fut cet instrument. Ce magnifique piano Steinway&Sons. C’était un piano à queue, noir laqué, brillant comme si jamais personne n’eut posé ses doigts dessus. Le silence devenait assourdissant tellement cet instrument intriguait Evangeline, qui prenait beaucoup de plaisir à en jouer. Quelques mots la ramenèrent cependant sur Terre.

« Il appartenait à mon mari. »

Evangeline se sentit confuse et quitta des yeux ce magnifique instrument tout en prenant place sur le divan rosé situé en face de la veuve. Si celle-ci ne portait pas des habits noirs de jais, jamais Evangeline aurait deviné qu’elle était en deuil. Son visage n’exprimait rien, ses lèvres ne frémissaient pas et ses doigts osseux, longs, versaient le thé sans aucun tremblement. Elle avait des doigts de pianiste.

« Cependant, c’est vous qui jouez, n’est-ce pas ? »

Elle leva la tête et planta ses yeux dorés dans ceux d’Evangeline. Celle-ci tressaillit, pensant qu’elle était allée un peu trop loin. La veuve poursuivit cependant sur un ton clair.

« Vous êtes observatrice mademoiselle, il est vrai que je joue du piano. »

Elle quitta le regard azuré d’Evangeline pour achever de servir le thé. L’exorciste se questionna sur l’absence de domestiques, car il était étrange, pour une telle maisonnée et une telle aristocrate, qu’il n’y ait aucun majordome pour servir à boire, ou même pour ouvrir la porte sur le pallier. Evangeline se tint le menton, ce qui trahit le fait qu’elle était en train de réfléchir. La veuve le remarqua.

« Vous vous posez sûrement beaucoup de questions mademoiselle l’exorciste. On m’a averti de votre visite. Vous vous demandez sûrement pourquoi il n’y a personne excepté ma personne dans cette demeure. La raison est simple, je les ai congédiés. Ils me rappelaient mon défunt mari. »

L’horloge vit enfin une femme accablée de tristesse, ses yeux s’humidifiaient et ses lèvres se pincèrent un peu plus. Evangeline ne savait que faire, de peur de paraître déplacée. Elle se tenait, droite comme la justice, et ne bougeait pas un doigt. Elle respectait ce deuil, ce silence. L’exorciste attendait patiemment que la grande dame prenne la parole et l’informe sur ce qu’elle voulait savoir. Après une longue minute dépourvue du moindre bruit, la veuve prit la parole.

« J’ignore tout de l’évènement. Je me souviens simplement de mon mari, allongé sur le pallier de la demeure, immobile, glacé, et ensanglanté. Je suis navrée de vous être déplacée pour moi, mais je ne peux vous être utile. »

Ce fut un coup de poignard. Après l’heure qu’elle venait de passer à scruter le silence, à réfléchir au pourquoi du comment, voilà qu’elle la renvoyait comme une malpropre. Cependant, l’horloge ne pouvait pas lui en vouloir, car Mme Lebrecque était véritablement désemparée, et cela devait être une rude épreuve d’accueillir quelconque personne après ce tragique événement. L’exorciste se leva après la dame, qui la raccompagna jusqu’à la porte. Elles se saluèrent poliment et l’horloge désarticulée reprit sa route.

Elle regarda tout d’abord la liste des personnes à aller voir, puis elle mit le doigt sur Mme Labonté. Evangeline devait traverser le parc de Québec pour atteindre la maison de la deuxième veuve. D’un pas assuré, elle s’engagea sur la route du parc.

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[En espérant que ça vous plaise ! On va pouvoir rentrer dans le vif du sujet ! HAHA ! =D]

"They do, do, do this way
The little puppets
They do, do, do this way
Three little turns
And then they go away
They will come back
The little puppets
They will come back
When the others go away."

Ablyss senti une sueur froide couler le long de sa colonne vertébrale, doucement, prenant son temps de bien faire ressentir sa présence au Noah. Il frissonna en sentant cette petite goutte d'eau faire son chemin sur sa peau, suivant le long de ses vertèbres pour finir par s'échouer au creux des reins, où la chaleur du corps du blandinet ayant eu raison d'elle.

Mais pourquoi la raison de cette manifestation soit de la différence de chaleur entre l'extérieur et la peau d'Ablyss, ou alors d'une terreur profonde, ce qui devait être le cas présentement. Et bien le cerveau d'Ablyss avait décidé de se mettre en marche après 4 bonnes heures d'hibernations intensives et il se rappela soudainement les paroles que Hideki avait prononcé hier soir ;

- « Donc demain, le point de rendez-vous sera le même que celui d'aujourd'hui ! Compris ? »

Et alors, pour une fois qu'il avait entendu, écouté, et compris ce qu'avait dit son cher frère, il s'était trompé. En effet, hier ils s'étaient retrouvés au parc, c'était avant-hier que leur point de rendez-vous était devant cette boutique de toque miteuse. Un nouveau frisson de terreur secoua son corps déjà bien congelé par le froid lorsqu'il se rendit compte qu'il faisait poirauté Hideki depuis 4 bonnes heures.

Mauvais, Mauvais, Mauvais. Voilà les pensées qui tourbillonnaient dans la caboche d'Ablyss, alors qu'il essayait de se réchauffé en frottant ses mains l'une contre l'autre. Il regarda la rue angoissé, de peur de voir arrivé un petit noah borgne furibond. Il grimaça et se décida de bouger pour aller au parc, cependant il ne fût pas assez rapide vu qu'il entendit la voix chaleureuse et pleine de gentillesse de son meilleur ami lui dire ;

- « Ablyss ! Je te jure que tu vas bouffer cette neige ! T'étais passé où abruti ?! Le Comte avait dit qu'on devait se rejoindre au parc ... AU PARC Imbécile ! T'as intérêt d'avoir une bonne excuse ! Ça fait quatre heures que j'attends ! »

Ablyss se tourna lentement, trèèèès lentement vers Hideki, comme pour retarder l'échéance de sa mort prochaine qui ne se ferrai pas sans douleur au vue de la fureur contenue dans l'unique oeil de son frère. Il grimaça une nouvelle fois et se décida d'approcher du bleuté, pour ne pas répondre en criant et se donner en spectacle dans la rue.

Il lui fit un petit sourire gêné et l'entraîna vers le parc, d'où le Noah de l'épreuve venait, alors qu'il essayait de trouver les bons mots pour ne pas se faire émasculer directement après les avoir prononcés. Il décida alors de répondre simplement, mine de rien et absolument pas coupable de ses actes

- « Et bien ... Vois-tu ... J'ai compris que notre point de rendez-vous était le même que celui de hier .... Sauf que .... Et bien .... J'ai cru que c'était la boutique de chapeau en fourrure, et non pas le parc .. »

Malgré le courage qu'il avait rassemblé pour dire cette toute petite et simple phrase, ses yeux fuièrent ceux accusateurs, ou plutôt celui, d'Hideki. Il passa un main gênée derrière sa tête, au niveau de sa nuque pour gratté quelque peu son cuir chevelu. Il baissa quand même la tête et murmura un petit "Désolé" pour son frère. Car Ablyss est peut-être con, mais il est gentil ! /BAM/

Il alla même jusqu'à faire un câlin à Hideki pour se faire pardonner sa bêtise. Ils étaient en pleine rue, et beaucoup de personnes les regardaient, mais il s'en fichait totalement. Il était bien au chaud, avec Hideki entre ses bras .. Hmm Quelle bonne bouilloire il faisait ! Il sourit à cette pensée et glissa son nez rougit dans le creux du cou de l'autre Noah en soupirant de bonheur en sentant la chaleur irradier de cette peau.

La parfum de son frère envahit ses narines cependant il se mélla à une autre senteur, qu'il n'avait plus senti depuis des années. Il soupira une nouvelle fois en essayant de se rappeler à qui ce parfum si unique appartenait.

Lorsque son cerveau fit enfin la connexion il se releva brutalement, manquant de peu le menton d'Hideki et murmura, les yeux perdu dans le vagues, sûrement dans ses souvenirs un prénom qu'il n'avait jamais oublié ;

- « Evangeline ... »



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