Le Québec. Terre froide et couverte de neige neuf mois sur douze. Ce n’est pas ici qu’il faut espérer dénicher les températures tropicales. Les seuls habitants que je trouve intéressants restent les ours polaires et autres mammifères habitants ces lieux blancs et arides. Enfin non j’exagère il existe tout de même de la vie par delà les icebergs situés plus au Nord. Et c’est justement dans une de ces bourgades que j’avais été envoyée en mission. D’habitude, peut importe l’endroit ou je me trouve projetée via la fabuleuse et légendaire Arche des Noah ça ne me pose pas vraiment de problèmes. Seulement aujourd’hui il y en avait un et de taille même, je devais faire équipe. Tout ce dont j’ai horreur. Être chaperonnée, très peu pour moi, je fais mes missions seule et je reviens seule comme une grande ! L’unique argument que je m’étais imposé et qui m’avait permis de ne pas aller m’exiler ailleurs en attendant qu’un autre se dévoue à ma place était que même si la personne avec qui j’avais été placée n’était qu’une simple scientifique, ce n’était autre que la très connue Tsuki Sayori Akatsuki. Pourquoi connue ? Parce que dans toute la Tour de l’Ordre Noir il n’y en avait pas un seul qui ignorait son nom. De plus, son passé semblait être des plus sombre ce qui rajoutait un intérêt certain au fait d’avoir l’opportunité de travaillé à ses côtés. Ainsi, je pourrais pomper des informations sur sa petite personne et les engranger dans l’un de mes précieux carnets. Ca m’arrangeait dans un sens, cette fille était réputée pour sa sympathie et sa coopération à toute épreuve. Tant mieux, ça m’arrangeais et pas qu’un peu, je n’aurais pas à user de trop de menaces pour al faire craquer. Enfin j’espérais que non, je n’avais vraiment pas envie de me fatiguer à utiliser ce stratagème si éreintant lorsqu’il dure trop longtemps.

J’arrive finalement après dix minutes de marche dans l’Arche, je ne comprends toujours pas comment des gens peuvent se perdre ici, c’est tellement simple d’utilisation si temps est que vous sachiez utiliser un peu de votre cervelle ! Un jeu d’enfant ! Vous entrez par le sas du bureau de l’intendant puis vous tourner à droite sur environ cinq cents mètres, virage à gauche puis ligne droite pendant dix mètres, tourner à droite deux fois et une nouvelle vrille par la gauche et…. Je vais m’arrêter là apparemment vous aussi n’avez plus l’air de suivre la description du parcours que j’ai emprunté pour venir ici. Pfff c’en est pathétique de voir tout ces humains courir partout à la recherche de la bonne porte. Si tu n’as pas de sens de l’orientation tu ne viens pas ici ! Logique ! L’humanité est vraiment stupide. Non, moi je ne suis pas humaine espèce d’insolents ! Je suis une Bookgirl, par conséquent en marge de « l’espèce » des humains car nous Bookmen sommes bien différents de vous autre faibles mortels. Je possède le pouvoir de la connaissance dans le creux de mes mains blanches. Et ce pouvoir est le plus puissants et le plus dévastateur de tous ! Le tout sans être offensif le moins du monde, si ça ce n’est pas un don merveilleux ! Ah, je ne regretterais jamais d’avoir suivi mon maître ce fameux jour. Il m’a tant appris. Mais il est mort, tempi. Maintenant je suis sous la tutelle de Lavi point barre.

Je parviens finalement à destination plus vite que je ne l’aurais imaginé (oui il m’arrive de me perdre dans mes pensées parfois et de faire abstraction du facteur temps.) et je me retrouve au milieu d’une étendue herbeuse dont la tignasse semble être nouvellement développée. Bon, pas le temps pour la parlotte, je dois me mettre à la recherche de cette Tsuki. Vite vite, mon crayon et son concubin le carnet s’impatientent grandement. Seulement j’ai beau marcher et marcher encore, à part tourner en rond je ne vois rien ni personne qui ressemble de prés ou de loin a ma proie. Quoi ? Je parle étrangement pour une fille de mon âge ? Mais que savez-vous de moi exactement ? Rien, voilà alors taisez vous et laissez moi chasser tranquillement. Je ne vais pas la dévorer, je ne suis pas cannibale, je me contenterais seulement d’aspirer toute l’énergie vitale dont elle aurait pu imbiber ses souvenirs pour al faire mienne rien qu’a la relecture de mes futures notes à son sujet. Hmmmm rien que d’y penser me fait livrer un sourire acide, je suis vraiment étrange parfois, sourire pour ça, non mais franchement… Quelle bêtise.

Finalement, un éclat de voix vint imploser sur mon tympan gauche. Tss mais qui peut bien hurler dans un français si déformé par l’accent canadien à cette heure là de la journée ? Je l’ignorais, mais curiosité il fallait satisfaire. C’est comme ça que je l’ai trouvé, Tsuki. Elle venait de se faire méchamment réprimander par un homme bedonnant, apparemment gardien du parc ou elle semblait c’être endormie si mon compréhension du dialecte étrange de l’homme s’était fait correcte. Je soupirais longuement, non mais franchement, si son passé ne semblait pas aussi sombre et intéressant à mes prises de notes, jamais je n’aurais continué cette mission que je voyais de plus en plus comme une vulgaire mascarade. Bon bref, maintenant que j’étais là je n’allais pas faire demi tour c’aurait été comme si j’avais gâché de l’énergie pour rien et ça hors de question. Alors je me suis approché d’elle d’un pas léger (sans sautiller s’il vous plait), ma tenue « peu couverte » contrastant avec la sienne et d’un ton cinglant je me suis empressée de lui parler d’une façon neutre mais dure :

« Bon c’est toi Tsuki je présume, je suis Ekaterina ton binôme. Ne trainons pas je n’aime pas les missions en duo, plus vite on aura finit et mieux je me sentirais. »

Au moins les choses étaient claires, si elle ne comprenait pas c’est qu’il y avait un problème. Histoire de vérifier ses capacités à gérer les choses j’ai continué sur ma lancée. :

« Au fait tu a l’ordre de mission ? Il ne m’a pas été communiqué, donc je ne sais pas quoi faire ni comment le faire. Réponds vite avant que je m’énerve, c’est un conseil. »

Non je ne cherchais pas à l’effrayer, je ne faisais que la tester voyons ! Après tout, par rapport à elle j’ai encore l’air d’une simple enfant…