D.Gray'man - Le Réveil de Pandore
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First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ]

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First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] Vide
MessageSujet: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptyMer 18 Aoû - 5:29

•We were both young, when I first saw you
I close my eyes and the flashback starts
I'm standing there, on a balcony in summer air ~ ♪
(Love Story - Taylor Swift /o/ pas taper! ><)


    Ah Paris! Capitale de la France, capitale de l’amour dit-on! Ses rues pavées grouillantes de gens, spectacle semblable à une fourmilière géante. Des personnes zigzaguant dans les rues comme si leurs vies en dépendaient. Des enfants braillant pour avoir un jouet ou une petite douceur sucrée. Tableau quotidien dans la ville de Paris.

    Des femmes paradant au bras de leur mari barbu ou moustachu, montrant leur nouvelle acquisition en matière de mode. De longues robes traînant parfois sur le sol, ombrelle à la main, le visage maquillé à la truelle, cheveux coiffés en dessous d’un chapeau se mariant à merveille avec leurs robes.

    Des hommes qui, eux, sont plus discrets, ne se faisant remarquer que par leur compagne voyante. Des costumes gris leur sont affublés, un haut de forme sur la tête, une barbe ou une moustache finement taillée, un parapluie à la main ou une sorte de canne-sceptre. Le tout se mariant avec une prestance noble et distinguée. L’image typique de l’homme durant cette époque ~

    Concentrons-nous sur une petite place où se déroulait le marché. Marché qui, bien entendu, était bondé. Des enfants toujours aussi bruyants, accrochés à la jupe de leur mère, les tirant en pointant l’objet désiré. Des commères épiant le moindre couple, la moindre chose qui pourrait rassasier leurs ragots. Des commerçants vantant leurs produits en criant. Le marché était bruyant…mais amusant. Du moins c’est ce que pensait cette jeune fille quelque peu intrigante.

    De longs cheveux blancs et ondulés, se courbant au gré d’une légère brise indécise. Cheveux rebelles, maintenus par un flot de couleur bleu nuit, qui s’étiraient derrière cette tête souriante. Un sourire curieux et amusé sur un visage à la couleur claire. Des yeux améthystes furetant à chaque recoin du lieu, cherchant quelque chose qui pourrait être fascinant. Une silhouette plutôt fine et assez gracieuse qui s’élançait d’un pas joyeux à travers la foule. Jeune fille un peu spéciale qui se promenait à travers le marché parisien. Jolie robe aux teintes blanches et violettes surmontant la seconde partie de la robe à la couleur bleue de la nuit. Longues jambes fines et aussi pâles que le reste de la peau.

    Et elle marchait, gambadait, s’arrêtant parfois à des échoppes et, curieuse, achetait quelques fruits qu’elle dévorait en marchant. Mais qui était-elle? Qui était cette étrange jeune fille semblant sortir d’un autre monde? Qui? Qui? Son allure ne vous rappelle-t-elle donc rien? Sa couleur de peau est certes différente mais elle restait toujours la même personne. Chers parisiens moustachus, chères parisiennes maquillées, (chers lecteurs?) je vous présente Tasha Bloody, la Noah incarnant le Secret.

    Que faisait une Noah ici? Avait-elle une mission de la part du Comte? Pas vraiment. Elle se promenait comme toute personne normale. Elle avait voulu une certaine pause dans toute cette agitation qu’était cette guerre contre ces maudits exorcistes. Pitoyables insectes que ceux-ci. Enfin, pas tous. Quelques-uns trouvaient grâce aux yeux de la Noah. Lesquels? Est-il utile de rappeler vers qui le cœur de Tasha balançait? Est-il utile de préciser que c’était une relation vouée à un échec des plus total? Pourquoi? Penchons-nous sur la question voulez-vous?

    Tasha est une Noah, celle du Secret. Celui qu’elle n’est pas un humain comme les autres. Il est exorciste. Et pour en rajouter une couche, il est également l’héritier des Bookmen. Oui, ce curieux clan qui retranscrit l’histoire sur papier, ils enregistrent l’histoire, retenant le nom et les dates des batailles. Un travail qui n’est pas de tout repos, pas vrai? Oui, nous parlons bien de Lavi Bookman Junior. Un jeune homme aux cheveux couleur de braise. Un borgne qui plus est. Le genre d’homme qui sortait du lot. Ce genre d’homme qui fit craquer notre Noah. De par ces liens, il était tout bonnement impossible d’envisager une relation, même amicale, entre eux. Quand bien même si cela avait été possible, ce serait resté à de l’amitié. En effet, le jeune rouquin était épris d’une ravissante exorciste, Hikari, la sœur jumelle de Meian, Noah du Silence. Drôle de coïncidence, pas vrai? Cette exorciste, Tasha la haïssait autant qu’elle l’appréciait disons. Pourquoi? Haïr un exorciste est une chose normale pour un Noah, l’apprécier est curieux voir déplacé. Hikari et Lavi s’aimaient. Tasha en bouillonnait de jalousie mais en était aussi contente. Savoir que son cher Lapin était heureux suffisait au bonheur de la Noah. Que de contradictions! Revenons à cette promenade.

    Elle marchait toujours aussi souriante. Qui pourrait croire que derrière ce large sourire se dissimulait une personne dangereuse? Soudain, on l’interpella.

    - Bien le bonjour mademoiselle! Voulez-vous m’acheter une fleur? Elles sont très belles et bien entretenues!

    - Hmm *se penche au dessus des fleurs* Pourquoi pas? *grand sourire* Donnez-moi une rose blanche mon brave ~

    L’homme, un trentenaire à vue d’œil aussi trapu que barbu, lui tendit une rose blanche. Elle la prit délicatement et admira cette beauté immaculée qu’elle enviait constamment. Elle paya en souriant puis reprit sa route, humant le délicat et doux parfum de cette belle fleur. Soudain, quelque chose attira son attention. Ses yeux s’arrondirent jusqu’à former de parfaits cercles. Son regard était figé sur quelque chose, mais quoi? Du rouge. Vous allez vous dire « Plein de choses sont rouges » certes, je vous l’accorde. Mais ce rouge, cette intensité, cette sensation que ça lui procurait en regardant cette couleur. C’était lui. Lavi. Elle crut rêvée. Il était là, au marché. Était-il en mission? Dieu qu’il était beau. Jolie flamme se déplaçant habilement dans la foule, cet iris d’émeraude luisant aux éclats d’un soleil clément, cette écharpe orange qui le mettait davantage en valeur. Oui, nul doute que c’était lui. Le cœur de Tasha s’était emballé et son sourire n’en devint que plus énorme. Elle devait l’approcher, lui parler. Elle ne l’avait jamais vu que lors des petits espionnages. Elle avait rêvé d’un premier contact depuis qu’elle avait posé les yeux sur cet ange à la chevelure de flamme. Mais il ne devait pas la connaître, elle n’allait pas se présenter comme étant une Noah « Salut, je suis Tasha Bloody, Noah du Secret. Je suis ton ennemie, tu viens prendre un chocolat avec moi? » C’était plus que stupide!

    Elle s’approcha doucement, zigzaguant entre les personnes sur son chemin. Plus rien ne pouvait l’arrêter d’entrer enfin en contact avec lui. Rien. Pas même cet enfant qui s’était accroché à sa robe en pleurant, se lamentant de s’être perdu. Elle ne l’ignorait pas, elle allait se servir de cet enfant comme d’un prétexte. Elle tendit sa main et la posa sur l’épaule forte de l’exorciste. Intérieurement, elle jubilait, tandis qu’à l’extérieur, Tasha avait pris une expression désolée et presque triste.

    - Excusez-moi de vous déranger mais pourriez-vous m’aider s’il vous plaît?
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MessageSujet: Re: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptyMer 18 Aoû - 7:52

    « Vue d'ici la terre est mienne, mais je prends l'eau
    C'est ainsi que vont et viennent les vieux bateaux
    Je voudrais revoir la terre
    Il y a longtemps que je suis partie
    Je voudrais être en hiver
    Et très loin d'ici

    J'ai touché le creux des vagues, le fond des mers
    Sur les flots le vent divague je me laisse faire

    Je veux enfin toucher terre
    M'évader en douce
    Je vous dirai comment vous faire
    Oublier de tous

    Je veux enfin toucher terre
    Revenir au port
    Montre moi comment faire
    Pour trouver la porte.
    »

    Le Soleil dorait la ville, ce jour-là, dans une aura protectrice et brûlante, aveuglant les quelques passants qui lançaient un regard hasardeux à l’astre incandescent qui déversant ses puissants rayons lumineux sur les rues, effleurant du bout des doigts le visage des habitants, éclairant leurs cheveux ébouriffés par ce vent frais qui caressait leurs traits uniques, faisant virevoltés ces filaments colorés, plaquant davantage leurs vêtements le long de leurs corps. L’écharpe de Lavi ondulait lentement, gracieusement, comme traçant le chemin de son propriétaire, dans un dernier sentier orangé, doux, aux formes courbées et voluptueuses. Comme une ombre animée dessinant ses pas rapides et réguliers, cette démarche pleine de vie qui, malgré tout ce que l’exorciste pouvait endurer, persistait. Quelques nuages venaient briser la monotonie bleuté du ciel, comme des amas de coton immaculé, agréables au touché, loin aux dessus de nos crânes, bien trop haut pour être saisi au vol, lorsque dans un espoir futile, le désir d’en saisir un brin nous aurait lentement envahit, et doucement nous aurions tendu la main en l’air, concentré et souriant, davantage émerveillés par cette nature enchanteresse qui chaque jour faisait trop quotidien. Ce petit train-train perpétuel sans lequel nous ne serions rien, ces habitudes qui nous composaient, s’immisçant dans nos esprits de notre plein gré, sans que pour autant nous nous en rendions compte. Comme un virus permanent, un poison acide, qui coulerait dans nos veines larges, une drogue puissante. Et nous serions des toxicos, des pauvres petits drogués, des pauvres petits pantins entre les mains de Dieu. Celui au sourire moqueur, ce manipulateur qui détruisait tant sur son passage funeste, ce foutu ... Hm.

    Et c’était ces habitudes que Lavi auraient dû rejeter, refuser, renier. Cracher dessus, sans respect, sans scrupule. Car c’était ce manque qui s’installait, lorsque l’une de ces actions ne pouvaient être habilement accomplie, qui le détruisait peu à peu, c’était ces sentiments dévastateurs qui, comme un monstre ensanglanté, broyait son cœur, son âme, son cerveau, dans un magma visqueux et cramoisi, dans une purée d’émotions. Oui, dites moi, pourquoi souffrait-il autant ? Pourquoi désirait-il plus que tout crier, à s’en arracher la gorge, à en vomir du sang avec dégoût, à le sentir ruisseler douloureusement sur son menton, à en perdre à tout jamais sa voix grave, masculine ? Pourquoi l’entravait-on, chaque jour un peu plus, liant ses mains, baissant violemment sa tête pour le faire observer sa propre impuissance ? Pourquoi fallait-il que, constamment, sans le moindre cesse, le jeune homme doive oublier la moindre de ses pensées, simplement se concentrer sur l’Histoire, à sa rédaction morbide. C’est ça, non ? Ce rôle qu’il maudissait et chérissait à la fois, cette douce contradiction qui le faisait brûler de l’intérieur, le rongeant miette par miette, arrachant la moindre cellule dans une morsure avide et profonde. Cette encre humaine qui prenait bien trop de place dans son vaste esprit, ces images atroces qui défilait sur l’écran ténébreux de ses paupières, ce sommeil qui le fuyait toujours un peu plus, cette échappatoire qui semblait idyllique, un rêve imbriqué dans des milliers de cauchemars.

    Paris. Et cette foule inlassable qui dansait sur les pavés gris et ternes de ces rues, ces passants qui ployaient sous le poids intolérable de ce Soleil, ces gosses qui chialaient, ces gens qui gueulaient. Bref, que du bon gros bonheur, de la bonne grosse ambiance. C’était sûrement pour cela que le rouquin avait choisi cette destination, cette cité vivante qui à chaque fois le surprenait, le faisait oublier, ne serait-ce que quelques heures, sa peine profonde qui chaque jour prenait un peu plus de place, ce cœur qui chaque jour se broyait davantage, ces cernes qui chaque jour se gravaient davantage sur le visage déjà blanc de l’Elue de Dieu. Ses pas se faisaient rapides, décidés, sa seule iris émeraude caressait les alentours du regard, vive, car, malgré ce calme ambiant, un Akuma pouvait bien évidemment se cacher dans ces cœurs battants.

    Lavi n’avait pas l’œil d’Allen, cette prunelle démoniaque qui, lorsqu’il avait pu rencontrer la vision de l’âme d’un Démon, lui avait donné une nausée mémorable. Il préférait être borgne, ne posséder qu’un œil, et ne pas devoir supporter ce carnage permanent. Quand bien même il lui fallait n’accorder aucune confiance, considérer que dans chacune de ces âmes pouvait se cacher un tueur, si tel était le prix pour apaiser de façon infime ses tourments ... Un long soupire las s’échappa de la gorge délicate de l’exorciste à la chevelure de flamme, doucement, comme s’éveillant après un long sommeil. Ses paupières s’affaissèrent, le plongeant dans le noir, celui réconfortant, sans vision d’horreur, tout du moins pas actuellement. Ses poings se resserrèrent violemment, faisant craquer ses phalanges dans un bruit sinistre d’os, ses articulations jaillirent de sous sa peau, la blanchissant davantage, presque invisible.

    Soudain, une main se posa sur son épaule, alors, par automatisme après des années à la Congrégation de l’Ombre, son corps mince, en entier, se détendit subitement, tandis qu’un large sourire se peignait sur son visage juvénile, attirant, son iris verte flamboyante. Le rouquin se retourna, rapidement, dans un mouvement fluide et agile, son regard rencontra celui d’une jeune femme et d’un enfant. Sa main droite vint ébouriffer ses cheveux rouges à l’arrière de son crâne, tandis que, dans un rire mélodieux, il ajouta d’une voix amusée :

    « Oh ! Eh bien évidemment ! Que puis-je pour vous ? Vous vous êtes perdus ? »

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MessageSujet: Re: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptyDim 22 Aoû - 2:37

Love, naege wa. Neon, like this
So Love, gidarin neoran girl
True love, dagawa neon like this
One Love, neon naege neon naegero

Love, naege wa. Neon, like this
So Love, gidarin neoran girl
True love, dagawa neon like this
One Love, neon naege neon naegero

> ♥ ♪♪ ♥


    Mon dieu ce sourire…comme elle le désirait tant. Comme elle aurait aimer que ce sourire lui soit adressé. Bien entendu il lui était destiné mais pas dans le sens où elle le souhaitait. Tasha aurait presque aimé ne pas être devenue une Noah juste pour pouvoir contempler son beau sourire quotidiennement. Toutefois, elle n’était pas dupe. Ce genre de sourire traduisait un secret. Sa nature Noah frémissait en elle, l’idée d’avoir en face d’elle quelqu’un qui aurait un secret succulent la faisait intérieurement frémir. Aucun signe ne fut affiché sur son visage concernant cette sensation à l’intérieur d’elle-même.

    Un légère brise passa à cet instant, faisant virevolter l’écharpe de Lavi et les cheveux de Tasha, joli ballet ondulant au gré du vent. Elle eut dû mal à remettre ses idées en place. Ce sourire, même faux, était éblouissant. Son iris était des plus envoûtantes. Mais elle ne devait rien laisser transparaître sur son visage. Allait-il deviner sa véritable nature? Était-il si malin que les rumeurs le disaient? Tasha fourragea doucement la chevelure brune de l’enfant accroché à sa robe, pleurnichant.

    - Oh moi je ne suis pas perdue, non. C’est cet enfant plutôt. Il a perdu ses parents et je me demandais si, dans votre extrême gentillesse, vous pourriez m’aider à retrouver ses parents *sourire gêné* Enfin, si vous le voulez bien…je vous en serais très reconnaissante.

    Allait-il accepter? Se méfierait-il? Tandis que plusieurs questions se bousculaient dans la tête de Tasha, l’enfant, lui, semblait réclamer davantage d’attention, pleurnichant des « Papa » et des « Maman ». La Noah sourit et le prit dans ses bras puis regarda de nouveau l’exorciste. Bel être que la Terre puisse porter. Est-ce exagéré? Sans doute mais quand on aime, on devient très…lyrique? Tasha ne devait pas se laisser guider par ses sentiments, surtout pas. Ça pourrait causer sa perte car elle sait très bien que si Lavi découvre qui elle est en réalité, il essaiera de la tuer. C’était inévitable. Deux ennemis voués à s’entretuer, il n’y avait pas d’autres solutions que celle-ci. Alors Tasha repoussait continuellement le jour où un combat serait inévitable entre Lavi et elle. Tasha prit une voix douce et gentille, aucune raison d’être agressive, surtout avec lui.

    - Bien sûr, je saurais vous dédommager pour le dérangement!

    La première chose à faire était de le mettre en confiance. C’était courant que des Akumas viennent surprendre des Exorcistes de cette manière. Il ne fallait pas que le rouquin la prenne pour un Akuma. Bien entendu, il se méfierait. Il n’est pas stupide. Tout exorciste se doit de se méfier lorsque quelqu’un d’inconnu vient lui parler. Il n’y avait que cet Allen qui était tranquille à ce sujet. Cependant il avait hérité d’une terrible vision, celle de pouvoir voir les âmes contenues dans ces réceptacles humains qui formait l’Akuma. Vision peu joyeuse certes.

    L’enfant pleurait à flots en cramponnant la robe de Tasha. Il réclamait ses parents sans arrêt. Pauvre vision qui, malheureusement, était souvent courante. Malheureusement? Ce mot sonnait faux dans les pensées d’une Noah, pas vrai? Mais Tasha était plus ou moins différente. Ce genre de situation lui rappelait son enfance en tant qu’humaine banale. La Noah s’accroupit et essuya du revers de sa main les petites joues rouges de l’enfant qui se jeta à son cou.

    - Oneechan!

    Tasha écarquilla les yeux. « Oneechan »? Ça faisait drôle d’être appelé de cette manière par une autre personne qu’un membre de sa famille. Bien sûr, l’idée que ça aurait pu être Lulubell avait effleuré Tasha mais l’incarnation de la Couleur n’était pas à Paris et Tasha l’aurait reconnu plus tôt. Portant l’enfant dans ses bras, Tasha se redressa afin de fixer la prunelle émeraude de Lavi. Elle aurait donné n’importe quoi pour pouvoir se perdre dans la vaste étendue de cette émeraude verdoyante. Le gamin mit un terme à la rêverie de la Noah en regardant Lavi et en déclarant d’une voix suspicieuse et encore un peu sanglotant.

    - C’est un gentil ou un méchant pirate, Oneechan?
    - Haha! Ce n’est pas un pirate, petit ~ *fourrage les cheveux du marmot* C’est un gentil Exorciste *sourire rassurant*

    L’enfant lova son visage dans le cou de Tasha, un peu calmé. Erreur. Tasha avait mentionné que Lavi était un Exorciste. Faute plus ou moins impardonnable. Il allait forcément se méfier du coup. Tasha se maudit intérieurement sans ôter ce sourire gentil et rassurant de ses lèvres. Qu’allait-il se passer à présent?
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MessageSujet: Re: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptyDim 5 Sep - 3:43

    « How can I forgive you my dear when everything you touch is burning
    How can I forgive you

    O-oh, the way I see you is not really the way you want me to.
    »

    L’émeraude du jeune homme analysait l’inconnue sans pour autant le laisser paraître, guettant le moindre détail, le moindre rictus infime mais révélateur. Retenir un cri, un rire. Diabolique, sadique, mauvais. Un mouvement invisible, une arme qui se dégaine, un coup qui se porte, du sang qui gicle, un cœur qui cesse de battre. Une vie qui s’éteint. Etait-elle de l’autre côté de la barrière ? Une ennemie en somme, une de ces pourritures qui anéantissaient tant de vies, tant de famille perdues à jamais, dans le désespoir gluant, la souffrance lancinante, et la tristesse éternelle. Cette espèce que l’élu détestait tant, malgré sa soi-disant impartialité. Foutaise. Personne ne sait être partial. Ce n’est qu’une utopie, de se croire supérieur, être maître ses émotions. Et Lavi refusait, de laisser son organe de vie s’épuiser. Tout simplement. Sans pouvoir se retenir dans sa propre chute. L’idée de perdre ses proches le fit frissonner violemment, provoquant quelques tremblements le long de ses épaules étroites, tandis qu’il tentait de le dissimuler aux regards extérieurs. Ce n’était que faiblesse, pour son clan, d’être si sensible, si ... Indigne. Il détestait ce mot, plus que tout, pourtant chaque jour il s’y identifiait un peu plus, sans pouvoir s’arrêter. Il y avait ces amis, que le rouquin avait cru manipuler et tromper par ses sourires niais et son regard amusé, mais qui au final l’avaient dompté, l’avaient presque changé. Lui qui avait cru avoir érigé d’impressionnantes barrières dans son esprit, lui qui avait cru rester insensible aux sourires et autres accolades. Tsss. Il était pitoyable, non ? D’éprouver autant, chose nouvelle pour lui, pour ce Bookman sans sentiments. Pourtant, la souffrance vous lie à jamais, les blessures vous unissent. Et c’était avec eux que Lavi s’était plongé dans la guerre, corps, cœur et âme. Dans ce vide, cet avenir incertain.

    Et l’inconnu l’effrayait plus que tout, comme lui adressant ses expressions les plus horribles. Tendant des mains fourbes, qui à chaque occasion offerte tenteraient de lâcher prise. Et l’observer chuter, tomber. Dans ce gouffre, ces ténèbres gluantes dont les griffes viendraient lacérer sa peau amochée.

    Pourtant il s’y était plongé, cette nuit-là, loin des regards. Loin de tout. Il croyait être seul, nonchalamment adossé à cet arbre puissant, pendant que la nuit l’enveloppait, le caressait doucement de manière protectrice, comme la mère qu’il n’avait jamais eu. Pourtant cette caresse était devenue humaine, brûlante, il avait ouvert les yeux, et il l’avait vu. Elle. Hikari. L’âme-sœur que l’exorciste avait cessé de chercher. Lavi était tombé amoureux ce fameux jour, sans pouvoir se retenir, sans pouvoir stopper la destruction immédiate de ses barrières mentales. Pourtant ce n’était pas une mauvaise chose. De changer. De vouloir aimer. Et d’être aimer.

    Pendant que ces pensées secouaient ses pensées, une flamme illumina sa prunelle verte, avant que celle-ci vienne fixer le ciel magnifiquement bleu, vierge de tous nuages cotonneux et immaculés. Le borgne n’avait rien à faire du reste du monde, si Hikari était là pour tenir sa main, pour caresser sa peau et combler le vide dans son cœur à demi-battant. Pourtant aujourd’hui, sa présence rassurante n’était pas là pour l’éveiller, le faire se sentir vivant. Il n’était qu’un homme sans sa moitié, sans celle qui le faisait vivre. Il n’était rien, errant dans les rues de Paries sans réel but, sans réelle conviction.

    Ses cheveux roux s’agitèrent rapidement alors qu’il secouait la tête, s’extirpant de son esprit, se focalisant sur la voix de l’inconnue, qui doucement s’élevait dans l’air, effleurant ses oreilles. Son iris compatissant se porta à l’enfant, dont les prunelles semblaient remplies de larmes. De tristesse. Nouveau frisson. L’exorciste laissa la jeune femme parler, faisant s’agiter ses mains dans un geste négatif, tandis que son œil se plissait.

    « Non, non ! Vous ne me dérangez pas, pas besoin de dédommagement pour tout ceci. » Ajouta-t-il, tandis que ses lèvres fines s’étiraient en un large sourire.

    Il observa sagement les deux humains se mouvoir, la jeune femme prenant dans ses bras l’enfant sanglotant, qui s’exprima, d’une voix attendrissante, pendant que Lavi lui lançait un sourire rassurant, ce à quoi la jeune femme répondit. Pourtant quelque chose clochait, quelque chose n’allait pas, et l’œil vert du borgne s’écarquilla de manière infime. L’inconnue en savait trop, beaucoup trop. Pour une simple humaine, ignorante de tout. Le mot interdit avait été prononcé, ce mot secret que seuls les participants de la Guerre dite Noble pouvaient connaître. Oui, quelque chose n’allait pas. Déjà l’adrénaline semblait courir dans les veines étroites du rouquin.

    « Ne t’inquiète pas, je suis là pour t’aider à retrouver tes parents mon petit. Je suis l’incarnation du bien. » Répondit-il, laissant sa main droite caresser la joue de l’enfant, tandis que sa voix masculine insista sur la dernière phrase, son émeraude fixée de manière insistante sur l’inconnue.
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MessageSujet: Re: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptyJeu 9 Sep - 4:55

L'amour à sens-unique n'a pas de sens.
L'amour est fait de deux morceaux,
de deux parties égales que l'on rassemble pour former un tout,
une boule ronde, une pomme.



    - Ne t’inquiète pas, je suis là pour t’aider à retrouver tes parents mon petit. Je suis l’incarnation du bien.

    L’iris d’émeraude de Lavi était fixé sur Tasha. C’était couru d’avance. La Noah avait dit une chose absolument stupide. Elle s’en voulait. Dire qu’un peu plus tôt, un sourire illuminait le visage de l’Exorciste à la chevelure de flamme. Face à ce regard intense, Tasha ne put s’empêcher de rougir. Oh quelque chose de raisonnable bien entendu. Quoique…le rouquin pourrait le remarquer aisément. C’est un futur Bookman après tout. Il est très observateur. A partir de maintenant, il fallait mesurer chaque mot de chaque phrase. Inutile qu’il ne se braque davantage. Tasha n’avait pas ôter le sourire qui dessinait ses lèvres. Le petit coupa court aux réflexions, pourtant rapides, de la Noah.

    - L’incarnation du bien?

    Tasha ne pouvait détourner son regard de l’iris de Lavi. Rien dans son regard ni dans son attitude ne laissait transparaître une quelconque tension à l’approche d’un possible affrontement. C’était simple. Selon Tasha, Lavi la soupçonnait d’être une ennemie. Il avait déjà du sans doute rayer l’Akuma de la liste. Un Akuma aurait déjà repris sa forme et aurait tenté de tuer Lavi. Ne restait plus que les Noahs sur la liste du borgne. Autant jouer franco… Enfin pas tout à fait… Tasha, histoire de regagner la confiance de ce bel ange, allait se faire passer pour une partisante de la Congrégation. Comment? C’est pourtant bien simple.

    Tasha avait affronté pas mal d’Exorcistes, en avait tué pas mal également et avait volé leurs secrets. Elle en savait suffisamment sur la Congrégation pour se faire passer pour une partisante, selon elle. Le tout était de convaincre Lavi. Le beau Lavi, le grand Lavi, le… bref inutile de se perdre dans la contemplation de cet Exorciste décidément trop charmant pour son bien. Le temps écoulé équivalait à une fraction de secondes.

    - Oneechan! Le monsieur il lutte contre le Mal! *étoiles dans les yeux*
    - Allez du calme petit ~

    Tasha commençait presque à paniquer. Lavi n’était pas stupide au point d’oublier à l’idée de la ruse. Décidemment… si elle avait gardé sa langue dans sa bouche. Bref, le tout était de rester la plus naturelle possible. Ce qui, avouons le, n’était pas très difficile pour la Noah. Même au sein de l’Arche, on pouvait douter sur son identité de Noah tant elle semblait…humaine? Une bonne couverture lors des missions en somme. Mais elle n’était là que par pur plaisir. Le fait d’avoir, à cet instant, vu Lavi fut la bénédiction d’une merveilleuse journée. Tasha garda l’enfant dans ses bras, souriante et fixant Lavi.

    - Par où pourrions-nous commencer?

    Tout pouvait basculer d’un moment à un autre. D’un côté, Tasha chérissait l’enfant. Pourquoi? Il lui avait donné une excuse pour s’approcher et parler à Lavi. Si elle le rendait à ses parents, leurs chemins se sépareraient surement… Triste fin pour cette journée. Tasha aurait voulu que cet instant ne cesse jamais. Bien sûr, elle savait que toute relation, amicale ou amoureuse, était bannie d’avance. Mais tout le monde a le droit de rêver après tout, non? Même si ce n’est qu’un rêve de pouvoir un jour glisser sa main dans celle de Lavi et entremêler ses doigts aux siens. Sentir la chaleur de sa paume contre la sienne. Le voir sourire, heureux et épanoui. Ce rêve, Tasha ne le faisait que trop souvent. La fin? Au fur et à mesure que le rêve devenait heureux, l’image était peu à peu effacée par la douce image d’Hikari. Un soupir bref et presque douloureux s’échappa de la gorge de la Noah. Elle aurait donné n’importe quoi pour être à la place de cette Exorciste. Tasha se répétait souvent que les choses étaient mal faites mais c’était ainsi. Le cœur de Lavi était pris et jamais il ne serait pour quelqu’un d’autre qu’Hikari. Tasha le savait pertinemment…

    - On va chercher Maman et Papa?
    - Oui *fourrage les cheveux du marmot puis regarde Lavi* On peut y aller?


Spoiler:
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MessageSujet: Re: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptyDim 19 Sep - 1:20

    [ Je tente un nouveau style d’écriture xD ]

    «'Cause I see you lying next to me
    With words I thought I'd never speak
    Awake and unafraid
    Asleep or dead.
    »

    A leurs yeux, ce ne sont que des mots sombres se profilant en lignes droites, de l’encre griffonnée sur du papier blanc imparfait, formant presque des tâches, de simples lettres sans réel sens. Non, ils n’ont jamais saisi cet attrait permanent qui courait dans mes veines bleutées, cette envie incessante, de poursuivre l’aventure constamment, de laisser mes yeux divaguer et mon esprit rêver, doucement. Il est impossible de m’arrêter, je suis entraîné, obnubilé par ces mots dont la perfection me parait si flagrante, dont la musique harmonieuse danserait dans ma tête. Avec eux je goute à la jeunesse, l’insouciance, la naïveté, la pureté, au grand air et aux journées de liberté. Avec eux j’affronte l’incompréhension, le vide, j’effleure la mort du bout des doigts, dans une caresse infime et douloureuse. Pourtant, lorsque la lumière semble doucement s’éteindre éternellement, quand il n’y a plus que des ténèbres pour nous protéger, plus que la tristesse pour occuper nos esprits, on semble raviver les flammes de l’espoir, comme une renaissance impossible. On semble nous tendre la main, nous laisser oublier, sans le moindre regret, ce qui nous accablait, et dessiner un nouveau sourire heureux sur notre visage.

    Ma prunelle émeraude observait continuellement la jeune femme, je n’arrivais pas à me détacher, bizarrement, un mauvais pressentiment broyait mon cœur, le lacérait, comme plantant des piques dans mon corps meurtri. C’était terriblement désagréable, pourtant tellement habituel. Parfois j’aurais voulu crier. Oui, hurler. Mais c’était un plaisir que l’on me refusait, tout naturellement. Il fallait donner l’exemple, d’un homme fort, d’un exorciste courageux. Mais étaient-ils tous là pour me soutenir ? Pour me comprendre ? Pour prétendre à ma souffrance, celle lancinante qui jamais ne me laissait un seul et unique moment de répit, une pause, un souffle. Oui, je n’en pouvais plus, tout me paraissait ignoble. Dormir n’était que cauchemar, vivre n’était que douleur. Et ces Noahs étaient partout, à me le rappeler constamment. Que la cause pour laquelle j’acceptais de tout perdre était écrite d’avance, c’était presque flagrant, presque évident. Mais ce n’était pas moi qui avais tracé les mots, les courbes, les traits. Ce n’était pas ma version de choses que nous allions vivre, non, c’était celle d’un être extérieur. Qui n’en avait rien à foutre de nos misérables existences. Les joues de l’inconnue s’empourprèrent, chose que je ne pu ne pas remarquer, trop habitué à guetter la moindre des réactions d’autrui. Déformation professionnelle. Cela aurait dû me faire rire, n’est-ce-pas ? Pourtant ... Pourtant ... Quelque chose n’allait pas. Je n’allais pas bien, et ce depuis tant de temps. Un cadavre ambulant auquel on aurait accroché une conscience vide. Je restais impassible, caché derrière mon sourire presque naïf. Je jouais l’aveugle, volontairement, délibérément.

    S’il s’avérait que la jeune femme était une Noah, une de ces pourritures, l’issue serait fatale. Morbide. Sanglante. Sinistre. Morbide. Mortel. Tout ne pouvait se régler que dans le combat, celui qui sans arrêt faisait rage. Il y en avait qui avait voulu, tout du moins essayer, de manipuler des exorcistes. Il y en avait qui avait réussi à se jouer de nous. Je croyais être immunisé, grâce à mon sens aigu de l’observation. Mais je n’avais aucune envie, aucune envie de me battre, d’être blessé par ses forces. Par une ancienne humaine, qui avait sûrement rêvé d’une vie paisible et bien rangée, aux bras d’un homme, entourés de bambins. Pourtant nos destins étaient scellés. J’allais mourir sur le champ de bataille, c’était une vision qui se faisait de plus en plus logique, de plus en plus réaliste. Pourtant moi aussi j’aurais voulu me faire traiter de vieillard. Mais malgré tout j’allais m’éteindre dans ma jeunesse rebelle, avec ce visage angélique, déformé par le désespoir.

    A vrai dire, je ne suivais pas réellement ce qui se déroulait autour de moi. J’attendais presque, que l’on vienne tout déchirer, me tuer en un coup direct et parfaitement assené. Fendre le paysage d’un coup d’épée aiguisée. C’était assez étrange à dire, je le concède. C’était assez cruel de ma part, pourtant il y avait des moments comme ça, où je perdais tout espoir, pour les autres, pour moi-même. Mes dents crissèrent presque, tant ma mâchoire se serrait davantage à chaque seconde, à chaque pensée. J’en avais presque mal.
    Aujourd’hui Hikari n’était pas là pour saisir ma main, pour caresser ma peau, pour me murmurer que tout va bien, et qu’un jour nous serons heureux tout les deux, main dans la main. Il n’y avait qu’elle pour me voir dans cet état, celui pitoyable d’un adolescent qui a déjà trop vécu. Face aux autres j’étais le rouquin courageux, celui qui ne connaissait pas la peur, le vide. J’étais ce jeune homme niais et débile, j’étais ce pauvre con qui faisait rire tout le monde. Personne d’autres.

    Les deux inconnus à mes côtés parlaient. Entre eux. Je n’écoutais pas. Je n’en avais pas envie, pas la force tout du moins. Pourtant je ne détournais pas l’œil, pour feindre. Pour donner l’impression que j’étais là. C’était assez futile. Je leur adressais un sourire, comme d’habitude, celui qui semblait n’être qu’un réflexe, une arme presque, pour calmer les esprits.

    Oui, tout le monde a le droit de rêver. Chacun à sa façon, logique ou pas, drôle ou pas, magique ou pas. Moi je rêvais d’un avenir paisible, je rêvais de vivre dans une utopie. Qui par définition n’était qu’un mirage lointain, qui jamais ne serait atteint. Jamais.

    Enfin, je sentis la jeune fille comme attirer mon attention, de son regard, de ce sourire. Je l’observais. Sagement, sans vraiment réagir, c’était étrange. Il y avait ce sentiment, cette intuition, que tout allait mal finir. Que je m’étais encore foutu dans la merde, comme d’habitude, c’était comme un sixième sens, de savoir détecter où aller pour se faire buter. Dans un rire-réflexe, j’ajoutais :

    « Oui, allons-y. »

    Doucement, je me mettais à ses côtés, détournant le regard pour quelques secondes, le temps de balayer d’un air méfiant la foule qui s’agglutinait autour de nous. Ces regards qui nous effleuraient doucement, ces souffles mêlés, ces cheveux ondulant au vent. Je fis quelques pas, adressant la parole à quelques passants, un sourire aux lèvres, l’œil légèrement plissé. Cela dura quelques secondes, je lançais parfois un regard à l’enfant. J’avais l’impression de me reconnaître en lui, dans ce regard rempli d’espoir. Moi je l’avais perdu, cette flamme. Il y a longtemps maintenant. Je revins me positionner près de la jeune femme et du gamin, laissant ma main droite se frayer un chemin dans les cheveux fins de l’enfant, les ébouriffant amicalement.

    « Petit, on va les retrouver tes parents, n’est-ce-pas ? »

    Ma prunelle se fixa à nouveau sur la jeune femme, y cherchant une réaction, même la plus infime. Cette étrange inconnue. Il était impossible qu’elle ignore tout, surtout vu ses paroles. Elle était louche. Je me penchais lentement vers elle afin de lui murmurer à l’oreille, pour que le gosse n’entende rien :

    « Et vous, qui êtes-vous vraiment ? »

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MessageSujet: Re: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptyDim 19 Sep - 4:20

The worst is over now and we can breathe again
I wanna hold you high, you steal my pain away
There’s so much left to learn, and no one left to fight
I wanna hold you high and steal your pain

'Cause I'm broken when I'm open
And I don’t feel like I am strong enough
‘Cause I’m broken when I’m lonesome
And I don’t feel right when you’re gone away




    Lavi avait tendu sa main vers les cheveux du marmot et les fourrageait avant de rassurer l’enfant. Ce dernier sourit de manière incroyable. Comme si Lavi avait réchauffé son cœur peiné avec son doux sourire. Chose remarquable pas vrai? L’Exorciste s’était alors penché à l’oreille de Tasha et avait murmuré un « Et vous, qui êtes-vous vraiment ? ».

    La réaction de Tasha? Facile à deviner non? Quoique, elle vous aidait grandement. Pourquoi? Je vais vous expliquer. D’abord cette voix murmurante la fit frémir. Lavi était si proche qu’elle aurait volontiers poser l’enfant au sol pour enlacer l’Exorciste, ne serait qu’une fois. Elle rougit de plus belle et ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. Deuxième cause, Lavi était bourré de secrets. Cette aura de mystères chatouillait l’appétit de secrets de la Noah, elle avait du mal à se concentrer pour ne pas le toucher. Il suffirait d’un seul contact pour qu’elle puisse lire ses moindres secrets.

    Ce fut au tour de Tasha d’aller murmurer à l’oreille de Lavi. Sa voix était calme et amusée. Le jeune Bookman s’en rendrait automatiquement compte, c’était presque logique. Tasha appréciait cette douce odeur se dégageant de Lavi. Oh bien sur ce n’était pas une pièce de viande, je vous rassure, Tasha ne compte pas le bouffer.

    - La véritable question que vous vous posez c’est qu’est-ce que je suis pas vrai?

    Elle plongea ses yeux améthystes dans l’iris d’émeraude de Lavi puis fit sa traditionnelle mimique. Elle sourit, index sur ses lèvres, un œil fermé. Cette expression était plus mystérieuse qu’on ne pourrait le croire. Tasha n’était pas le Secret pour rien après tout. Elle plaça l’enfant dans les bras de Lavi, sans gêne, aucune. Pourquoi faisait-elle ça? Parce qu’elle en avait marre de porter ce marmot rien de bien plus compliqué. Elle s’étira de tout son long et esquissa un énorme sourire en faisant un salut militaire improvisé.

    - En avant les enfants ~

    Elle se mit en route, trottinant gaiement. Radical changement de caractère non? Lavi le remarquerait aussitôt et deviendrait plus prudent et méfiant encore. Une nouvelle flamme animait Tasha. Elle savait que cette rencontre finirait par un combat. Un des deux devraient mourir. Ce ne sera pas lui. Jamais. Elle ne pouvait se résoudre à le tuer. Le blesser à la limite oui, mais pas ôter la vie de son corps. Il formait déjà une coquille bien vide le jeune Bookman. Tasha avait remarqué qu’il n’était pas comme le premier jour où elle l’avait aperçu. Il était comme constamment absent. Comme s’il déprimait en réalité.

    Tasha croisa quelques couples à qui elle s’empressait de demander si l’enfant que tenait le magnifique rouquin était le leur. Réponse négative à plusieurs reprises. Tasha ne put s’empêcher de songer à Lavi. C’était assez dangereux pour un Noah de tourner le dos à un Exorciste. Toutefois, Tasha n’avait pas peur. Pourquoi? Lavi n’attaquerait pas un Noah au milieu d’une telle foule. Du moins, c’était ce qu’elle croyait. Dans le pire des cas, elle serait tué sur le coup. Il n’y avait pas meilleure mort pour la Noah que de se faire tuer par celui qu’elle aimait secrètement.

    Soudain, une idée traversa la tête de la demoiselle. Si un combat s’avérait inévitable, elle ferait en sorte de montrer de quel genre de choses elle était capable. Comme supprimer le plus douloureux des souvenirs, ou encore la plus douce des relations ~ Effacer de la mémoire du rouquin sa rencontre avec la jolie Hikari. Voilà une idée bien tentante pour la Noah. Mais elle ne le ferait pas. Pourquoi? Tout simplement car elle savait que Lavi ne l’aimerait jamais et qu’il retomberait amoureux d’Hikari en recroisant son regard de nouveau. C’était inéluctable. Tasha avait une bien meilleure idée en tête en réalité. Elle n’hésiterait pas à l’appliquer si l’occasion se présentait.

    L’enfant, soudain curieux, tira sur l’écharpe de Lavi pour attirer son attention tandis que Tasha semblait danser dans la foule, posant question par ci par là. Les grands yeux du marmot s’agrandirent, montrant une sorte d’admiration.

    - Dis Oniichan, pourquoi tu sembles si triste? Tu as perdu ton papa et ta maman aussi?

    Tasha se retourna. Elle avait entendu la question du petit. Son regard fit la navette entre l’enfant et Lavi. Ah l’innocence de l’enfance ~ Tasha admirait cette sorte de 6ème sens que les enfants avaient pour presque toujours tout deviné. Tasha se concentra de nouveau sur Lavi, attendant elle aussi une réponse.
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MessageSujet: Re: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptyDim 19 Sep - 8:13

    https://www.youtube.com/watch?v=rhN7SG-H-3k J’ai écouté ça en boucle. <3 https://www.youtube.com/watch?v=mqkKNWNpoZk&feature=related

    « You've gotten good at being alone
    But that's no life for such a beautiful soul
    This road is longer than I ever knew.
    »

    Mentir était devenu comme une seconde nature chez moi. Enfin j’avais cru. Pouvoir me fondre dans ces mensonges, les faire devenir réalité de part ma simple volonté. Oui j’avais cru. Être assez fort, et apprendre à dissocier les mots de ce que j’étais, de mon âme, de mon caractère. C’était si beau de croire, si con aussi. Pourtant à chaque parole, qui s’envolait doucement comme un papillon invisible emporté par un souffle, je me perdais. Dans cette réalité fictive. J’ai terriblement changé depuis que je suis né, constamment. Oh ça oui, impossible de le nier. De nom déjà. Tant d’appellations, tant de coups de la part de Panda pour me les faire ancrer dans la tête. Pourtant il fallait toujours oublier, comme tous les morts que j’ai vus, ces regards perdu dans une immensité vide, ces âmes arrachées à des corps déchirés. Et j’avais écris leurs fins, pour qu’il une marque d’eux, de ces pauvres gens, innocents, sans défense. Ceux qui n’avaient jamais demandé, rien à part vivre. Et on leur avait tout prit. Absolument tout. Sans un regret, sans un remord. J’avais utilisé leur sang comme encre, j’avais utilisé mes larmes pour diluer le liquide cramoisi. J’avais utilisé leurs os brisés comme plume. Leurs cris se peignaient sur le papier, lentement, doucement, devenant plaintes, râles de mourant. Puis remerciements. J’avais utilisé leurs hurlements pour poursuivre leurs existences. Pour la Mémoire de Tous. Pour qu’ils ne soient jamais oubliés, plongé dans ce vide collant qu’est le néant.

    Quant à moi, je ne n’avais pas de place entre ces quelques lignes griffonnées, non aucune. Par le moindre espace pour m’y glissé. De toute façon je n’en avais pas l’envie. L’Histoire était déjà trop souillée pour supporter mon poids. Je vacille. Sans arrêt. C’est pitoyable. Terriblement pathétique. Bookman. Tel était mon clan, telle était ma destinée. Celle d’être ignoré, oublié de tous.

    Oui j’ai des secrets, doux, horribles, parfaits, à vomir. Plus que je ne le voudrais moi-même. Beaucoup trop d’ailleurs, ils se mêlent dans mon esprit en une masse visqueuse et ténébreuse, fermement accrochée. J’ai beau secouer la tête, rien n’y fait. Ils sont bien trop agrippés. Bien trop forts. Faites moi un lavage de cerveau. Les souvenirs se mélangent. Les bons deviennent mauvais, et dans ces derniers j’ai l’impression d’effleurer la joie. C’est assez étrange, ignoble aussi.

    La jeune femme murmura à mon oreille, en guise de réponse, après mes mots sérieux dissimulés derrière un sourire parfait. Elle aussi semblait me cacher des choses, je le sentais, on m’avait appris à le découvrir. Pour ma survie. Pour la survie de mes amis, de tous. J’analysais ses mots, sa phrase complète, dans ma tête en action. Y cherchant des sous-entendus, quelques secrets ou autres, tournures cachées. Lentement j’inspirais, ouvrant la bouche pour parler, cependant elle s’était déjà enfuit. Tout du moins, trop loin de moi pour que je ne lui parle que tout bas. Lentement, je soupirais, plantant mon regard dans le sien tel un pique assassin, tandis qu’elle semblait faire une mimique étrange à laquelle je ne réagis pas. Sans que je ne puisse ajouter mon avis, le gosse se trouvait déjà dans mes bras, et je sentais ses doigts fins effleurer la base de ma nuque. Je le serrais contre mon torse, fermement, pour ne jamais le lâcher.

    Les enfants sous leurs airs savent pertinemment quand quelque chose ne tourne pas rond. Certains chialent, gueulent, pleurent, morvent. Bref ils font chier tout le monde. D’autres savent se dissimuler derrière un masque, un sourire, un « ne t’inquiète pas, je vais mal, mais tout va bien, fais comme si de rien n’étais, continue comme ça, je ne dirais rien. Je continuerai d’endurer. ». J’ai été ce genre d’enfant, et je reste ce gamin, au plus profond de moi.
    On ne change jamais.

    La jeune femme sans nom s’agita, changeant du tout au tout. Je l’observais du coin de l’œil, sans trop me mouvoir, laissant les passants attirer mon attention lorsqu’il le fallait. Je devais avoir l’air louche, immobile dans une foule grouillante. Mais je ne voulais pas bouger, non. Mes mains resserrent leur étreinte contre le corps de l’enfant, je le plaquais davantage contre moi, caressant sa chaleur qui me réconfortait. C’était bizarre, ne trouvez-vous pas ? Mais dans ce monde il y avait bien plus de choses étranges, ce n’était qu’une banalité morbide, face au reste. Je ne prenais pas la peine de suivre l’inconnue, elle virevoltait, un sourire aux lèvres. Moi je ne faisais rien, je me contentais de calquer mes respirations sur celle du petit.

    Je cherchais dans ma mémoire impressionnante, le visage d’un Noah qui serait commun à la jeune femme. Je cherchais, je cherchais, en vain. Je n’avais que leurs noms en tête, pas leurs traits. Tss. Un grognement m’échappa, je me concentrais tellement pour avoir l’air viril que je sentais à peine l’enfant se mouvoir, lentement, tirer sur mon écharpe orange vive. Ma prunelle se baissa, je rencontrais son regard, à l’âge insolent. Il prit la parole, de sa voix hachée, hésitante, celle de quelqu’un fier d’apprendre à maîtriser une langue.

    Oui, les enfants comprennent toujours tôt. Moi qui croyais savoir pouvoir cacher mes regrets, mes peines, mes souffrances, il lisait en moi comme dans un livre grand ouvert. Celui de ma vie, celui que j’entretenais chaque soir près du feu, les veines taillées. Je tressaillais, sentant mes épaules se raidirent violemment tandis que je soufflais quelques mots, cachés dans quelques éclats de rire. Celui cristallin, habituel, enchanté :

    « Moi triste ? Non ! Non ! Tu te trompes ! Je suis concentré, c’est tout. Je cherche tes parents, mon p’tit. »

    Mes doigts fins vinrent caresser ses joues douces. Je souriais. Sincèrement pour une fois. Je levais l’œil, rencontrant les iris de la jeune femme. Elle s’était arrêtée. Pour écouter. Non mais ! Y avait vraiment quelque chose de louche, faudrait être aveugle pour rien remarquer, franchement. Je lui lançais un sourire en coin qui voulait tout dire, me rapprochant d’elle d’un pas vif, pourtant je ne m’arrêtais pas, continuant ma route sur ses flancs. Pourtant lorsque nous nous retrouvâmes côte à côte, je lâchais doucement, pour qu’elle seule entende.

    « Je suis maître de moi-même. Je n’ai pas de Prince. Quant à vous ? »

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MessageSujet: Re: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptyDim 19 Sep - 12:24

Le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder.
Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu'elle s'interdit.




    - Moi triste ? Non ! Non ! Tu te trompes ! Je suis concentré, c’est tout. Je cherche tes parents, mon p’tit.

    Le petit esquissa un sourire avant de lover son visage dans le torse musclé de Lavi. Tasha enviait cette proximité entre eux. Elle, dès qu’elle touchait une personne, elle voyait ses secrets, ses souvenirs, tout. C’était pas forcément agréable à chaque fois, surtout lorsque l’on voulait ne rien savoir. La Noah n’était pas convaincue par la réponse fournie par Lavi.

    Elle le voyait bien. Cette lueur de tristesse de son iris émeraude. Cette lueur montrant qu’il s’enfonçait dans une sorte de gouffre béant et obscur. Le genre d’endroit où l’on ne revient jamais. Une lueur de mort? Lavi serait si désespéré que ça? Tasha ne put s’empêcher de songer à Hikari. Était-elle au courant de cet aspect de l’âme du rouquin? Se confiait-il à sa belle ou essayait-il de ne pas l’inquiéter en continuant à sourire si niaisement, si faussement? La Noah secoua la tête, quelle futilité.

    Soudain, il avança vers elle d’un pas décidé. Elle en fut quelque peu surprise, lui qui était assez distant au départ. Elle pensait qu’il allait rester le plus loin d’elle jusqu’à ce qu’ils retrouvent les géniteurs de l’enfant. Il lui parla une nouvelle fois avec sa voix si masculine, si croustillante de mystères.

    - Je suis maître de moi-même. Je n’ai pas de Prince. Quant à vous ?

    Elle retint un rire. Il faisait bien entendu allusion au Prince Millénaire. Ahaha que de questions vaines. Que ce soit un exorciste ou non, Tasha ne répondrait pas. C’était un secret et elle gardait précieusement ses secrets notre Noah. Quitte à jouer aux interrogatoires, autant jouer correctement après tout, non?

    - Aaaawh ~ Cette question en cacherait-elle une autre? Celle de savoir si vous pouvez devenir mon Prince ou non? ~

    Elle fit de nouveau sa petite mimique et regarda l’enfant qui tendait les bras vers elle. La Noah jeta un coup d’œil à cet exorciste décidément trop mignon et prit l’enfant dans ses bras puis alla la percher sur ses épaules. Il n’était pas très lourd, elle pourrait supporter la charge suffisamment longtemps avant de devoir le rendre à Lavi. L’enfant semblait émerveillé de la vue qu’il avait. De ce fait, Lavi et Tasha pouvait se murmurer quelques paroles sans crainte que l’enfant puisse les entendre.

    - Retrouvons ses parents rapidement ~ Je commence à avoir froid.

    La Noah était en robe et l’air s’était quelque peu rafraîchit. Heureusement pour elle, elle n’était pas pieds nus comme à sa grande habitude dans l’arche. Afin de récupérer un semblant de chaleur, la Noah se mit à chantonner intérieurement une mélodie propre à elle-même, un peu comme la chanson des grumeaux. Lavi entendrait-il? Est-ce que ça allait le mettre sur une quelconque piste? Tasha savait qu’à un moment ou à un autre, elle finirait par toucher Lavi. Et à cet instant, son plan se mettrait en marche.

    En attendant, dans la bibliothèque de son âme, une partie d’elle-même consignait chaque parole prononcée par Lavi, chaque sourire, chaque expression, tout y était. La plume noire griffonnait sur les pages délicates du grand livre des secrets de la Noah. Nouvel ouvrage qui s’ajouterait bientôt à sa grande collection. Ouvrage dont le contenu sera davantage complet lorsque Tasha aura toucher Lavi pour parcourir sa mémoire de Bookman. Ah pauvre petit et adorable Lavi ~


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MessageSujet: Re: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptySam 16 Oct - 8:15

    « Love, gimme love, gimme love
    I don't need it, but I'll take what I want from your heart
    And I'll keep it in a bag, in a box
    Put an X on the floor
    Gimme more, gimme more, gimme more
    Shut up and sing it with me.
    »

    Mon regard était doux, tendre. Presque émerveillé à vrai dire, face à tant de beauté, tant de magnificence concentrée en un point visible, dans un carré étroit que l’on m’offrait à bout de bras, presque sur un plateau d’argent où apparaissaient déjà quelques traces de gel, destructeur. Il effleurait le paysage, celui où dansait la neige, ou pleuvaient d’un air somptueux les quelques rayons du Soleil parfait qui éclairaient l’horizon. Les flocons semblaient scintiller à la lumière de l’astre brûlant, je plissais les yeux, ça éblouissait un peu il fallait avouer, par ces points dérivant dans l’air sans point d’attache, sans but, traçant des courbes déstructurées, anguleuses. Les arbres ne bougeaient pas, la chaleur était trop inexistante pour les faire s’animer, alors ils m’observaient de leurs yeux, vivants, pendant que moi, je regardais d’un air loin cet environnement étrange, irréel, tout droit sorti de mes songes. Nous sommes faits de nos rêves, de cette matière magmatique, visqueuse, sombre. Un vent froid vint faire s’agiter mes cheveux, il glaçait mon corps dans un craquement, une fissure, une cassure. Non, à vrai dire, je ne sais pas, le fil des mots s’était brisé, et l’encre cramoisi venait se déverser sur le sol impur, souillé, rouge. L’histoire s’arrête soudain. Dans un silence morbide. Plus un souffle, plus un chuchotement. Rien. Même le vent s’est tu, il a délicatement fermé la bouche, et maintenant il attend sagement son tour. Il guette la mort qui rode, armée de sa faux légendaire, de sa cape recouvrait son visage squelettique. Il retient sa respiration. Dans un dernier effort. C’est bizarre. Je commence à avoir peur, j’ai peur d’avoir peur. Mes bras ne réagissaient pas, mes jambes non plus. Rien. Les arbres devenaient ombres, les flocons devenaient pics aiguisés. Mon regard n’était plus doux, plus tendre, non, il était vague, sans aucune lueur. Paupières closes, j’affrontais la suite. Avec méfiance, avec frayeur, avec ce je ne sais quoi qui faisait battre mon cœur à tout rompre, affolé, irrigué de stress. Et puis, je me réveillai. Mon iris émeraude fut prise d’assaut par la lumière, celle qui n’avait jamais quitté les lieux où je me trouvais, elle caressa les pavés de la rue, ceux gris qui semblaient former un énorme et immense puzzle dont chaque pas, chaque talon frappé, bougerait les pièces, dans un bruit sourd de déplacement.

    Je ne pouvais pas m’empêcher, de toujours réfléchir, de toujours laisser ses idées se bousculer. Jusqu’à devenir un horrible cauchemar. Jusqu’à devenir un tourbillon éternel. Un cri ? J’ai rêvé ? Ou c’est moi qui m’appelle au secours. Je ne sais pas. J’ai décidé d’ignorer. Pourtant je restai sur mes garde, on ne sait jamais ce que l’humanité nous réserve, on voit les sourires du malin se dessiner sur chaque visage. Et cette jeune femme n’était plus vraiment de mon côté, je le sentais. Ce regard insistant, peut être un peu trop, ce mots pesés, ces sourires amusés face à la moindre de mes paroles. Etais-je manipulé ? Comme une vulgaire poupée ? S’amusait-elle, au moins, un minimum ? Avant que l’issue ne se profile sur nos lignes de vie, avant que vienne le moment, où, il faudrait choisir. Entre une vie d’espoir et une vie de destruction. Entre le bien et le mal. Quelle vision manichéenne du monde, j’étais si naïf.

    Je l’avais vu, ce rire. Tout du moins celui qu’elle avait étouffé, dans une respiration brusquement coupée, les lèvres pincées en une moue forcée. Je l’avais vu, ce regard. Celui enflammé où dansait une pointe de malice, voulu dissimulée, mais qui effleurait la rétine dans une caresse infime, imperceptible. Je n’avais pas réagi, j’avais laissé coulé, comme si de rien n’était. Pour autant, je bouillonnais, je voulais en finir, partir. Bordel, qu’on en finisse, elle et moi, qu’elle crève, ou que je rejoigne le néant. Révélateur, attendrissant. Qu’on arrête ici cette belle mascarade, qu’on brise le rêve, qui déjà n’est que désillusion. Mes lèvres fines frémirent lorsque la jeune femme s’amusa de moi. Je plantai encore plus profondément mon regard émeraude dans le sien, d’un air à la fois moqueur et sérieux, cette expression si particulière, si étrange. Je ne pris même pas la peine de retenir un léger hoquet amusé, laissant déjà s’élever ma voix :

    « Désolé mais j’ai déjà une Reine, d’ailleurs elle m’attend. »

    L’enfant quitta mon étreinte, sa chaleur disparaissant de mon torse, sans que je ne puisse le retenir. Je grelottai de manière infime, serrant des dents, dans un claquement de mâchoire douloureux. J’observais son visage enfantin, loin de tout, loin de cette tension que l’inconnue et moi faisions naître peu à peu, loin de cette réalité massacrante, qui bientôt ferait chavirer les environs, dans un nuage sombre, dans une peinture noire jetée sur nous. Je soupirai, doucement, imperceptiblement, dans un souffle court.

    «Oui, c’est ça, trouvons-les, vous, dont j’ignore le nom, et moi. Je détournai le regard sur le côtés, mon sourire s’évanouissant soudainement, devenant rictus. Je ne suis pas là pour perdre du temps, à vous observer esquiver mes questions. Vous n’êtes pas ce que vous laissez paraître, n’est-ce-pas ? Vous et moi ne sommes pas faits pour tranquillement discuter dans les rues de Paris, n’ai-je pas raison ? »
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MessageSujet: Re: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptyJeu 21 Oct - 7:50

Savoir ce que tout le monde sait, c'est ne rien savoir. Le savoir commence là où commence ce que le monde ignore.



    - Désolé mais j’ai déjà une Reine, d’ailleurs elle m’attend.
    - Elle en a de la chance ~

    Oui, beaucoup de chance. Trop de chance même. Si le bel Ablyss, son cher Prince adoré, avait été là, il se serait sans doute régalé de la jalousie naissante chez Tasha. Quoi de plus naturel que la jalousie après tout? On est jaloux de n’importe quoi. De notre voisin qui a un joli costume, de notre sœur qui est magnifique, de l’élue du cœur de celui qu’on aime mais qui n’est pas nous. Tant de choses si infimes, si nombreuses pour lesquelles le sentiment de jalousie prône sur le reste.

    - Oui, c’est ça, trouvons-les, vous, dont j’ignore le nom, et moi. Je ne suis pas là pour perdre du temps, à vous observer esquiver mes questions. Vous n’êtes pas ce que vous laissez paraître, n’est-ce-pas ? Vous et moi ne sommes pas faits pour tranquillement discuter dans les rues de Paris, n’ai-je pas raison?
    - Esquiver vos questions ~ Oserais-je me permettre une pareille familiarité avec vous?

    Tasha esquissa un sourire amusé. Ce petit jeu du chat et de la souris l’amusait fortement. Voir l’exorciste qu’elle aimait tant tenter de lui faire cracher le morceau sur ses origines l’amusait tellement qu’elle avait du mal à tenir en place. Le garçonnet, toujours perché sur les épaules de la Noah, tapota la tête de Lavi avec un petit air inquiet.

    - Tu détestes Oneechan, Monsieur l’incarnation du Bien?

    Tasha ne put retenir un petit rire cette fois. De la pure moquerie? Peut-être pas jusque là. Elle venait de voir un des récents souvenirs de l’enfant. Le petit avait cru qu’elle et Lavi étaient ensemble. Comme c’était chou ~ Malheureusement, Tasha ne pourrait jamais être avec Lavi. Jamais. Et cette idée rendait Tasha quelque peu triste. Qu’il s’agisse d’une relation amoureuse ou non, elle ne pouvait espérer d’une relation, ne serait-ce qu’amicale, avec le bel exorciste. Elle pourrait s’arranger pour mettre un peu d’ordre dans les souvenirs de la tête du borgne pour y laisser de bons souvenirs d’elle mais, il se méfierait sans doute malgré tout. C’était bien triste.

    Soudain, le gamin se mit à s’agiter dans tous les sens si bien que Tasha manqua de tomber. Heureusement qu’elle avait un bon équilibre lorsqu’elle était en ville. Pourquoi seulement en ville? Disons que se bûcher au milieu d’une foule, ça le fait moyen et puis, en cas de présence d’exorcistes, ça la mettrait en position de faiblesse. Elle n’eut même pas besoin de s’appuyer sur le roux pour se redresser. Un chance. Pour lui en tout cas ~

    - Eh bien, eh bien! Qu’as-tu vu?
    - Là-bas!! *yeux brillants*

    Tasha regarda dans la direction indiquée, s’attendant à voir deux adultes. Eh bien non. Le marmot pointait un stand de pâtisseries. Ah les gosses, de vrais goinfres ~ La Noah secoua la tête puis fit un signe à Lavi pour les suivre. Tasha paya trois parts de gâteaux au chocolat. Elle n’avait jamais trop goûté les spécialités françaises et ignorait le goût que pouvait avoir ce petit carré de couleur brune à l’odeur alléchante. Elle donna une part au gamin qui s’empressa de savourer la confiserie d’un air satisfait. Tasha tendit ensuite la dernière part à Lavi.

    - Tenez. Une petite trêve ça fait du bien de temps en temps non? Je ne suis pas aussi mauvaise que vous aimeriez le croire ~

    Une phrase à double sens? Oh Tasha n’aurait jamais osé… quoique. Le regard de la Noah se fit intense, un sourire étirait toujours ses lèvres mais celui-ci était empli d’un mystère profond. Un sourire digne de la Noah du Secret. Comment allait réagir le beau Lavi? Allait-il sortir son maillet et se parer à l’attaque au milieu de cette foule? Il n’en prendrait surement pas le risque. Les exorcistes ne sont pas à leur avantage en ville à cause des civils. Du moins, c’est ce que Tasha pensait.

    - Allez, prenez-le, il ne va pas vous exploser à la figure...


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MessageSujet: Re: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptyVen 12 Nov - 1:34

    https://www.youtube.com/watch?v=8gwewOpqWIg

    « Why does it rain, rain, rain down on utopia?
    Why does it have to kill the ideal of who we are?
    Why does it rain, rain, rain down on utopia?
    How will the lights die down, telling us who we are?
    »

    « Savoir ce que tout le monde sait, c'est ne rien savoir. Le savoir commence là où commence ce que le monde ignore. »
    Savoir ce que tout à chacun ignorait m’avait poussé à devenir Bookman. J’avais voulu quitter l’humanité destructrice, j’avais voulu perdre tout mon passé monotone, j’avais voulu oublié sans le moindre regret. Tout simplement. On m’avait recueilli, j’étais si heureux, les prunelles pétillantes, un sourire indélébile aux lèvres. On a effacé ce que j’étais, on a tracé un sombre trait gras sur les lignes brouillonnes de ma vie. L’encre s’était effacée sans aucun hurlement, les mots avaient lentement disparu pour ne jamais se former à nouveau, oublier de la mémoire collective comme les déchets d’un être impitoyable. On avait déchiré les pages griffonnées dans un déchirement sec et sans hésitation. J’étais si heureux, tellement, infiniment, mon cœur battait tellement vite, il dansait presque dans ma poitrine. J’étais parti, la main bien enfoncée dans les leurs, sans jamais me retourner. J’en avais perdu l’envie, je ne savais même pas quoi regarder derrière moi. Il n’y avait que ruine de l’âme, destruction du corps, rien de bien joyeux pour le jeune garçon que j’étais. Les jours étaient passé, ma joie n’avait fait que s’accroître doucement, ma mémoire s’entraînait grâce à leur aide. Je pouvais retenir les moindres détails, cela m’amusait tellement. Me souvenir de tout, c’était presque jouissif. Ils me souriaient, ils m’aimaient. Enfin ... Hm. Ils m’ont éduqué, m’enseignant les principes et les devoirs de notre clan tapis dans l’ombre de tous. Je croyais que ma vie serait à jamais dictée de ces lois, le couchage sur papier de l’Histoire pour la Mémoire des Âges. Mon écriture se faisait appliquée, celle d’un enfant qui veut bien faire, s’attirant la fierté de tous. Et les années sont passées, j’ai grandi inexorablement, j’ai perdu un œil aussi. J’ai appris à avoir mal, à souffrir. J’ai appris. Dans les coulisses de la vie, dans les tranchées baignées de sang, dans l’impuissance la plus totale. J’ai connu le vide qu’était l’inexpérience. J’ai connu le trou béant qu’était le manque de savoir aimer. Peut-être que les humains connaissent beaucoup plus de choses que moi. Ils comprennent ce qu’est l’amour.

    « Je ne sais pas si me connaître est vraiment une chance. »

    Je me surpris à sortir ces quelques mots sans pouvoir me retenir. J’écarquillai l’œil, vert vif, détournant le regard de la jeune femme, cette parfaite inconnue. Je fronçai les sourcils, serrai des dents et des poings brutalement, un feulement m’échappant. Un frisson me parcouru violemment, je le retins du mieux que possible. Parfois j’aurais voulu tomber à genoux et fondre en larmes. J’aurais voulu plonger mes mains dans mon torse grand ouvert pour en arracher un sanglant cœur broyé, encore battant. Sourire était devenu pour moi la plus belle des punitions. Mes paupières commencèrent à recouvrir mes yeux lorsque celle que je soupçonnais d’être de l’autre côté de la barrière prit la parole, je lui lançais un regard indifférent, sans aucune lueur ni expression. Les lèvres pincées sérieusement, je ne répondis pas à son sourire amusé. Je bouillonnais, j’ignorais pourquoi, ça m’inquiétait et m’énervait à la fois. S’il n’y avait pas eu cet enfant, cela aurait fait déjà bien longtemps que je serais parti, loin d’ici, loin de tout, allongé au sol dans une chambre sombre et obscure. C’était intenable, oppressant, étouffant. Qu’elle cesse de se jouer de moi ! Si elle voulait me tuer, qu’elle essaie là, maintenant. Pendant que je m’excitais intérieurement, le garçonnet tapotait doucement ma tête. Mon expression devint soudainement tendre, un léger sourire étirant mes lèvres, révélant des crocs immaculés. Les enfants ont-il vraiment un sixième sens ? Le fait est que celui-ci percevait parfaitement ce qui l’entourait. Peut-être mériterait-il plus que moi d’être Bookman. Mauvaise pensée, mon regard s’assombri de peine. Je bloquais. Mon émeraude allait de la jeune femme à l’enfant. Mes doigts fins vinrent se frayer un chemin dans les cheveux du garçonnet, je les ébouriffai tandis qu’il fermait les yeux.

    « Elle et moi ne nous connaissons pas, petit. C’est tout. »

    Ce n’était peut être pas la réponse attendu. Non, de toute évidence ce n’était pas ces quelques mots que j’aurais dû ajouter. Pourtant c’était la seule chose que j’avais su articuler, la seule chose qui m’était venu à l’esprit. Ce dernier semblait gelé, inactif, éteint, mort. Mes idées ne se mettait pas réellement en place, elles tanguaient, disparaissaient. N’était-ce pas mieux comme ça ? Insensible.

    Le gamin s’agita soudainement, brutalement, violemment. La jeune femme semblait perdre équilibre, je fis un pas en avant, les mains tendues avant de m’arrêter net, laissant mes bras retomber le long de mes flancs. Je tournai la tête, faisant mine de n’avoir rien fait, ni rien vu, observant avec ennui les quelques passants qui défilaient sans relâche aux abords de nous. Mes « camarades » s’activèrent, et je répondis au geste de l’inconnue par un bref hochement de la tête. Je passai lentement une main dans mes cheveux, les laissant retomber devant ma prunelle disparue, devant ce cache noir qui dissimulait une vérité parfois lourde à porter. Mes pas emboîtèrent les siens, et je la suivais sans vraiment comprendre pourquoi. N’avais-je plus rien à perdre ? Le flot d’idées s’était tu, comme si mes neurones avaient subitement décidé de se déconnecter et se prendre des vacances loin d’être méritées. Oui, ces bouffons se délectaient de mes réactions les plus stupides, les plus irréfléchies.

    Mon regard se fit incrédule lorsque l’intrigante femme me tendit une part de gâteau au chocolat. Je ne leur avais accordé aucune attention et c’est avec surprise que je découvris enfin ce que l’enfant et elle manigançaient. Je n’acceptai pas directement, la bouche légèrement ouverte, l’une de mes mains caressant l’arrière de mon crâne. Cette expression fut de courte durée lorsqu’un demi-aveu titilla mon oreille.

    Une Noah, ici. Qui me parle. Me sourit. Me ment. Se joue de moi. Me fait bouillonner de rage. Veut me tuer. M’offre un gâteau ?! Ont-ils perdu la tête ?

    Mon corps se raidit, les muscles de mes bras se contractèrent, l’une de mes mains vint effleurer du bout des doigts le maillet accroché à ma ceinture. Que faire ? Se battre ici ? Ce n’était vraiment pas avantageux, il y aurait trop de perte, trop de possibles otages. Ma prunelle croisa le regard de l’enfant dont les lèvres étaient barbouillées de chocolat. Non. Je ne pouvais pas risquer de le perdre, je ne pouvais pas le voir pleurer. Je ne voulais pas voir ce regard apeuré d’un môme qui ne comprend rien. Je ne voulais pas voir cette expression qui tant de fois m’avait animé. Je ne voulais pas faire subir à cet enfant la même chose, pour qu’à jamais il soit torturé. Alors pour lui j’osai jouer le jeu, endosser le rôle qu’il me fallait arborer fièrement. Je tendis la main vers la jeune femme, saisissant le gâteau d’un geste lent.

    Et mes doigts effleurèrent les siens sans que je ne puisse m’arrêter.
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MessageSujet: Re: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptyVen 12 Nov - 4:54

Un des plus grands bonheurs de cette vie, c'est l'amitié ; et l'un des bonheurs de l'amitié, c'est d'avoir à qui confier un secret.



    Tasha n’avait cessé de l’observer. Le détaillant de bas en haut, de haut en bas. Il avait tout pour plaire le bougre. En était-il seulement conscient? Mais ce n’était ni l’endroit ni le moment de prendre part à la contemplation d’un ennemi fort séduisant. Ce qui intriguait le plus la Noah, c’était cette prunelle émeraude à la fois pétillante et terne. Un drôle de mélange pas vrai? Ce tourbillon de tristesse et de désarroi. Bon dieu mais jamais elle n’avait vu ça. Tous étaient pris dans cette guerre funeste et macabre, l’entrée des enfers était toujours ouverte, accueillant les âmes de ceux morts au combat. Pourquoi les enfers? Tout le monde finit par atterrir en enfer. Le paradis n’a de place que pour les ignorants tout comme ces civils. Les exorcistes eux-mêmes œuvrant pour le « bien » étaient destinés aux enfers. Mais rien n’était gagné après tout. Le gagnant n’avait pas été désigné, seul le destin le savait. Pour le moment, chacun était dirigé comme les pièces d’un échiquier. D’un côté le Comte Millénaire et de l’autre le Vatican et ses nombreux pantins. Tout ceci n’était qu’un jeu pour Tasha. Un simple jeu dans lequel le fait de mettre la vie des autres en péril est une nécessité pour remporter la victoire.

    Et pourtant, malgré tout ça, malgré cette tristesse et cette attitude défaitiste, Lavi tendit la main vers celle de Tasha afin de saisir la confiserie. Tasha n’ignorait pas qu’il l’avait fait en parfaite connaissance de cause. Il savait à présent. Il savait la vraie nature de la jeune fille. Pourquoi se voiler la face en prétendant le contraire? Lavi était loin d’être un parfait idiot, malgré ce qu’il montrait parfois… La Noah sourit donc, un sourire des plus banals qui n’en cachait pas un autre. L’enfant, perché sur les épaule de la Noah, mangeait copieusement son gâteau, prenant même soin de ne pas faire tomber de miettes dans la chevelure couleur lune de la demoiselle. Et alors que Tasha s’attendait à ce que Lavi se saisisse du gâteau rapidement, l’exorciste effleura ses doigts. Contact établi. Les iris de la Noah s’arrondirent de manière infime.

    La Noah se retrouva alors dans l’esprit du rouquin. Elle esquissa un petit sourire que Lavi ne verrait pas. Un sourire hors de l’instant présent. Un long couloir se dressait devant la blandinette. Un couloir où les portes symbolisaient chaque secret de l’individu. Et chez Lavi, ce nombre de portes était…plus qu’impressionnant… Tasha en fut époustouflée et son excitation grimpa d’un cran supplémentaire. Dans la bibliothèque de l’âme de la demoiselle se trouvait un pupitre où était déposé un nouvel ouvrage. Un livre épais d’ailleurs. Une longue et majestueuse plume noire griffonnait silencieusement chaque secret, chaque souvenir, aussi insignifiant soit-il, de la mémoire du rouquin.

    « Neh ~ en avant, voyons voir quels mystères tu recèles mon mignon ~ »

    Consciente que jamais Lavi ne pourra entendre cette phrase, Tasha s’attela à sa visite de l’esprit de Lavi. La notion de temps n’avait pas lieu ici. Elle pouvait passer des heures dans l’esprit de Lavi, dans le « monde réel » ce ne serait que des poignées de secondes. La rapidité de la Noah était d’autant plus impressionnant. En un rien de temps, Tasha avait appris les conditions de la rencontre du roux avec Hikari, sa rencontre avec cet exorciste aux longs cheveux, Kanda, celle avec le Destructeur de temps, bref tout. Et tout fut consigné à une vitesse folle dans le grand livre des secrets de la Noah. Elle se délectait de chaque nouveau secret qu’elle découvrait. Elle n’en attendait pas moins venant d’un futur Bookman, mais à ce point. C’était vraiment subjuguant. Tasha se demandait même si elle arriverait à tout visiter…

    Et après cette longue visite, la Noah arriva au fond du couloir, un sourire sur les lèvres. Tapis dans l’ombre, il y avait un autre pupitre semblable à celui de la bibliothèque de l’âme de Tasha. Un livre y était déposé, il était clos. Qu’était-ce? Il s’agissait du dernier souvenir de Lavi, un livre de souvenirs en rapport avec cette journée. La Noah effleura la couverture puis l’ouvrit et en tourna les pages avec la plus grande délicatesse. Elle y vit toutes les pensées du rouquin. Alors comme ça il avait vraiment fini par se dire qu’elle était une Noah et qu’elle se jouait de lui.

    « Crois-moi que si j’avais voulu jouer avec toi, tu serais mort depuis longtemps mon grand ~ »

    Une idée vint lui chatouiller l’esprit et un grand sourire joyeux s’étira sur ses lèvres. La Noah posa une main sur le livre puis l’autre contre son corps et ferma les yeux. Une lumière éclaira le livre et les lettres se mirent à bouger dans tous les sens, détruisant les mots pour en refaire d’autres. Le pouvoir de la Modification. Tasha pouvait modifier un souvenir de son choix comme bon lui semblait. Rien de plus compliqué. La Noah supprima ses doutes pour les remplacer par des pensées amusées. Elle modifia tout le souvenir afin que Lavi garde une image positive d’elle. Tasha lui fit donc croire qu’elle ignorait tout de cette guerre et qu’il l’appréciait au point de vouloir être amis tous les deux. Oui, la blandinette en profitait. Était-ce si mal que ça de souhaiter une amitié avec un exorciste? Une fois fait, la Noah se concentra pour revenir dans le moment présent, fixant Lavi avec un sourire.

    - Neh ~ Itadakimas!

    Tasha mangea un bout de cette pâtisserie auparavant jamais goûtée. Ses yeux s’écarquillèrent devant un goût si appétissant. Son expression était semblable à celle de l’enfant perché sur ses épaules. Une véritable gamine cette Noah…
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MessageSujet: Re: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptySam 15 Jan - 10:14

    « I'm your biggest fan
    I'll follow you until you love me
    Paparazzi
    Baby there's no other superstar
    You know that I'll be your
    Paparazzi
    »

    Le vent caressait mes joues, de ces doigts invisibles et immortels, à la fois envieux et hostiles. Il était froid, désireux, dangereux. Et j’étais sa proie, celle chétive qui ne peut qu’attendre la toute fin, celle où le rideau noir s’abaisse doucement pour ne jamais se relever. Morbide. Je n’ai jamais compris la réaction de mon corps, cette douleur presque agréable, un frisson qui stimule mes sens. Devenais-je maso ou quelque état s’y rapprochant ? Avais-je changé sans m’en rendre compte, sans me débattre, la tête salement baissée d’un coup de main avisé ? A vrai dire, j’avais l’impression de ne plus rien sentir, agir sans réfléchir, l’inverse de mes pensées, caché derrière mon sourire niais. Je n’ai jamais cherché à comprendre, du moins plus maintenant. Réaction si prévisible de ma part, Panda m’en voulait, je le savais, je me taisais. Je voulais rester ignorant, là, maintenant, à ce moment précis de ma vie qui tombait petit à petit en morceaux, déchiré, broyé. De ce rêve que j’avais moi-même bafoué, de ces idéaux que j’avais moi-même souillé. Il y a des choses comme ça, qui m’échappent tellement, hors de ma vue, hors de tout. Hors de ce semblant d’importance que j’avais voulu accrocher à mon existence minablement médiocre. Mon intérêt divague et change de cible, de proie, de victime. Tout est détruit entre mes mains, comme si je n’arrivais à contrôler ma force, pourtant vaine. Mais de quelle puissance parlait-on ? L’écriture ne ferait rien changer, ce n’était que des mots sur du papier, pas des armes pour défendre les blessés. L’encre ne se ferait pas poison, les accents ne se feraient pas lances. Et ma plume restera pacifique, sagement posée sur un bureau de bois dont la seule défense serait ses échardes ridicules. Je riais sans en comprendre la raison. Réduit en miette, en ruine incontrôlable qui doucement s’effondrait, dans un clapotis d’eau, accompagnant mes larmes s’écrasant au sol.

    Il ne me manquait qu’un nom, quelques lettres alignées les unes par rapport aux autres, quelques syllabes presque banales, sans réelle importance pour le commun des mortels. L’ignorance faisait parfois leur pouvoir. Il ne me restait que ceci à savoir, une piètre information en somme, et enfin, je pourrais faire le lien avec ces multiples dossiers que Panda m’avait forcé à lire. Des nuits durant, celles d’un noir profond, celles dont le ciel endormi coagulait lentement, formant une masse obscure et épaisse. J’avais observé leurs sourires mauvais, leur peau grisâtre qui annonçait constamment des désastres des plus horribles, des combats si sanglants que coucher leurs détails sur papier devenait chaque jour un peu plus insupportable. Rempli de dégoût, j’avais continué à supporter, du moins, je l’avais accepté petit à petit, sans pouvoir ajouter mon veto, sans pouvoir refuser catégoriquement d’un geste brusque de la tête. Mes yeux avaient continué à divaguer sur ses papiers, autrefois immaculés, et maintenant griffonnées du sang de mes compagnons tombés au combat, d’innocents, d’Akumas. Et moi je voulais ajouter ma touche au mélange, je voulais laisser un semblant de trace. L’ombre ne me convenait plus, baisser la tête était devenu trop … Frustrant. A moi le devant de la scène, à moi la gloire silencieuse. Je voulais apporter mon aide au monde, et non plus consigner le moindre fait et gestes comme un bon à rien, comme un malade dont on épargnerait la vie par simple pitié.

    Je me suis souvent senti impuissant. Tellement de fois où j’ai bel et bien cru que se battre ne mènerait à rien, que sauver l’humanité était absurde, sans aucun sens. J’ai souvent vu la mort se profiler doucement, laissant les pans de son habit sombre effleurer ma peau à vif. Mais j’avais décidé de faire face à la souffrance lorsque mon innocence fut dévoilée. Bien que ce serment m’ait complètement submergé, je voulais rester un minimum digne dans cette affaire. Mourir en héro, protéger Eva, protéger Kanda, protéger les autres. Tout ce que je pouvais, tout ceux dont l’existence m’était devenu chère.

    Je ne suis pas défaitiste ni pessimiste. Je manque juste de courage.

    Je savais que rester ne faisait que mettre ma vie un peu plus en danger, mes espoirs, mes rêves, mes envies. Pourtant c’était plus fort que moi, et je ne pouvais me résigner à quitter les lieux.

    J’ai tendu la main. Nos peaux se touchent. Je le sens mal, très mal même. Vais-je mourir ce soir ou vais-je tuer ? Quelque chose cloche n’est-ce-pas ? J’ai la tête qui tourne, j’observe ce sourire que je déteste. Mais le déteste-je vraiment ? Rien n’est plus vraiment clair dans mon esprit, les idées confuses s’entremêlent dans un tourbillon infernal. Non je ne plus sûr, plus sûr de rien à vrai dire. Non, non, ce n’est pas de la haine. Tout est faux, comment ai-je pu penser ça ? Non, ce sourire est ce que j’aime, je veux le voir grandir à la moindre de mes paroles. Je veux voir ce visage s’illuminer. Oui, je l’aime.

    Un rire cristallin m’échappe tandis que mon bras droitt vient enlacer les épaules de la jeune femme. Mes lèvres fines s’étirent en un immense sourire qui semble habillé mon visage, ma voix idiote s’élève dans l’air comme une comptine remplie d’une merveilleuse humeur :

    « Mangeons en marchant ! Ce serait dommage de louper ses parents en traînant ici, suivez-moi les enfants ! »

    Je saisis l’une des ses mains, entrelace nos doigts et m’élance dans la foule.

    Je est un autre.

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MessageSujet: Re: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptyJeu 3 Fév - 4:10

Hey, would you say I became a hero?


Spoiler:

    Il changea. D’un seul coup, presque brutalement. J’avais usé de mon pouvoir sur lui alors que je m’étais promis de ne pas le faire. J’aurais voulu que tout se passe différemment. Que l’on aurait pu mettre tous nos préjugés et cette guerre de côté afin d’avoir une relation normale. Apprendre à se connaître, tisser des liens avec la finesse qu’ont les araignées. Mais le destin, cruel et intransigeant, en décida autrement. Il était l’héritier des Bookmen et un exorciste, j’étais Noah. Deux personnes à la base vouées à se haïr et se déchirer mutuellement. Combien de fois mes songes m’avaient mené à cette évidence si blessante, si gênante? Je ne me considère pas comme une Noah tentant d’anéantir toutes formes de vie humaine. Je suis curieuse. En quoi sommes-nous différents les uns des autres? Je l’ignore… Étais-je, depuis le début, destinée à être une Noah? J’avoue ne jamais avoir cru en Dieu. Cela fait-il de moi une personne à blâmer? Je ne crois que ce qui est concret. L’abstrait est synonyme d’inconnu et l’inconnu m’effraie. Quoi? Oui les Noahs peuvent avoir peur. En quoi cela est-il étonnant? Nous aussi sommes des humains, notre cœur bat et nous ressentons les mêmes sentiments qu’une personne banale. A la différence de ceux-ci, nous possédons un don que nous manipulons à notre guise. Nous sommes des réincarnations. Je suis au Secret ce que Road est au Rêve et les jumeaux au Lien.

    Avoir manipuler ainsi l’esprit de Lavi n’était pas ce que je voulais… Il se mit à rire d’un éclat cristallin tout en passant son bras sur mes épaules. Moi qui fuyait généralement le contact, j’en fus bien surprise. Malgré ma visite récente présente dans son esprit et avec ce contact, j’avais encore accès à tous ses secrets. Je pensais d’ailleurs ne pas avoir tant modifier autant de choses… Dois-je m’en plaindre? Non, bien sûr que non. C’est la meilleure des relations que j’avais pu obtenir de lui, malgré ma tricherie honteuse. Peut-être que si les choses avaient été différentes, nous aurions pu arriver à cette relation dès le départ. Soudain, sa voix retentit, me sortant de ma rêverie.

    - Mangeons en marchant ! Ce serait dommage de louper ses parents en traînant ici, suivez-moi les enfants !

    J’hocha vaguement la tête avec un sourire qui n’avait pas quitté mes lèvres. Ce qu’il fit alors me troubla. Il avait prit ma main tout en entrelaçant nos doigts. J’en rougis de surprise et n’osa pas dire quoi que ce soit. Garder contact avec son esprit me troublait. Le fait que mon cœur battait pour cet exorciste n’arrangeait rien. J’admets que mes sentiments s’étaient un peu estompés depuis l’arrivée de Shin dans ma vie. Il m’aimait et je l’aimais. Mais mon cœur battait encore pour cet exorciste… je n’arrivais pas encore à me détacher de ce sentiment si peu convenable… Cependant, l’avouer à Lavi ne serait pas du tout une bonne idée.

    La foule semblait s’écarter à notre passage. Les gens nous souriaient en nous regardant. Des murmures se glissaient hasardeusement jusqu’à mes oreilles, on parlait de couple, de bonheur. Foutaises. S’ils savaient… Le cœur de Lavi était pris par une autre. Hikari Hakumei. La sœur jumelle de Meian, la Noah du Silence. Quelle ironie que deux jumelles soient séparées de la sorte. J’imagine que le Comte sait qu’aucune ne pourra tuer l’autre. Je secoua la tête tandis que ma main resserra à la fois celle de Lavi et celle de cet enfant qui nous suivait en trottinant gaiement. Un sentiment étrange s’empara de mon cœur. Sentiment que je n’avais pas ressenti depuis si longtemps qu’une larme perla sur ma joue.

    - Oneechan! Là!

    Je m’arrêta brusquement tandis que le petit lâcha ma main. Tirant Lavi pour le stopper, je profita de ma main libre pour essuyer cette discrète larme disgracieuse de ma joue.

    - Attends Lavi. Le petit a vu quelque chose.

    Heureusement pour moi que j’avais modifié ses souvenirs de façon à ce qu’il sache mon nom… Sinon je n’oserais imaginer quels problèmes irréversibles cela aurait pu causer. J’adressa un énorme sourire à mon Lavi. Mon Lavi? Hm… jamais il ne m’appartiendrait, me voilà bien audacieuse et égoïste… J’étais idiote. Une parfaite idiote remplie d’espoir. C’est beau la naïveté.
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MessageSujet: Re: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptySam 12 Mar - 3:47

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« Help me fix the things that are broken
O-oh, before you leave
I've been trying to think it over
O-oh, I know it's time to grieve

I know you said nothing lasts
What a surprise to see the writing on the wall

How can I love you dear when you break everything I do
How can I love you dear when you break everything I do
O-Oh

Help me find the things that are missing
O-oh, I'm on my knees
Looking for a thousand pieces
O-oh, and my hand are full of dust

I know you said nothing lasts
What a surprise to see the writing on the wall

O-oh, the way I see you is not really the way you want me to
O-oh, the way I see you
O-oh, the way I see you is not really the way you want me to

How can I forgive yu my dear when everything you touch is burning
How can I forgive you

O-oh, the way I see you is not really the way you want me to
O-oh, the way I see you
»

Je m’attache beaucoup trop vite aux gens, je crois bien. Un sourire, un regard, un mot doux et me voila conquis ! Est-ce bien ? Je l’ignore. J’en ai assez de souffrir et de me voir rejeter. J’en ai marre de bâtir un monde fondé de pièces prêtes à s’effondrer. Cet univers finit toujours par partir en fumée de toute façon, ne laissant derrière lui qu’un nuage de brouillard fantomatique.

Acceptez mon incroyable beauté il n’y a rien à faire !

Oh et aussi ma surprenante niaiserie, c’est inévitable.

Je crois que je suis atteint. Sérieusement atteint. Par ce maux terrible qu’on appelle la Folie. Celle puissante qui détruit tout sur son passage ensanglanté, ne laissant qu’incompréhension et vide dans un grondement sourd. Le ciel est en feu, et je ne suis plus le même. Même si j’aimerais tant rentrer à la maison, loin, loin d’ici. Je suis la victime, sage et docile, d’un Tsunami dévastateur déferlant sur les ruines sombres de mon esprit autrefois brillant, et maintenant vestiges. Je ne semble jamais me réveiller … Mais je ne veux pas abandonner ! Non, non. Un jour viendra, où je fermerai définitivement la lourde porte derrière moi, avec la clé de mon âme, la puissance de mon corps. Un jour viendra, où tout prendra fin. Cette guerre absurde, ce Comte Millénaire qui ne ressemble qu’à un gros lard tout droit sorti d’un gigantesque pot de graisse huileuse, et ces stupides valets incapables de la moindre autonomie ou de prise d’initiative et ne pouvant vivre que dans l’espoir de recevoir un ordre de leur grand manitou boudiné dans ses larges habits pourtant taille XXXXXXL. N’y a-t-il que lui pour eux ? Cet horrible personnage dont le corps est si … si … ENORME. Parfois il me vient à l’esprit la question futile mais censée « Comment fait-il pour se battre avec une obésité aussi morbide ? ». N’est-ce-pas impressionnant et à la fois dégoutant ? Cela me donne envie de vomir et tord mes tripes ! Ces choses là ne doivent pas vivre, non, loin de là. Je retiens douloureusement un grognement rempli de la haine la plus profonde dont je suis capable. Comme ils peuvent mettre mes nerfs à dure épreuve ! Eux et leur cruauté sans nom, eux et leur stupidité inqualifiable. Je serai là à attendre leur dernier rire grotesque. J’attendrai patiemment leur dernier regard effaré de pauvres rats incapables. Eux autrefois humains et maintenant démons. Peut-être me suis-je déjà mis en danger pour sauver leurs pauvres âmes humaines. J’aurais dû les faire brûler. Sans le moindre regret.

Tsss. Gardons un œil sur eux.

Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui il a bien trop à faire, beaucoup de combats à engager, trop de sang à faire couler. J’ai perdu la clé de la paix. Je l’ai abandonné, enfoui, caché. Mais rien de pire ne peut arriver n’est-ce-pas ? A la fin de ce Grand Jour, je les attraperai. Même si je sais qu’il voudrait m’arracher mon âme …

Oui j’ai changé, terriblement changé. Je me suis engagé sur le chemin obscur de la vie, celui jonché de cadavres. J’ai consciemment accepté ce destin dramatique. Mais je regrette, je regrette tellement.

Mais aujourd’hui je veux oublier ! Du moins essayer. Elle est là, je tiens sa main fermement dans la mienne, je sens sa chaleur parcourir mon bras jusqu’à mon épaule meurtrie par tant de bataille et tant de blessures. Du coin de l’œil, je ne quitte pas une seule seconde son visage durant notre course folle si bien que je ne peux ne pas remarquer cette légère larme. Mes sourcils se froncent violemment, l’incompréhension déformant les traits calmes de mon visage aux traits fins. Je n’ose ouvrir ma grande gueule, il faut peut-être mieux faire comme si rien ne déchirait mon cœur. De toute façon, on ne m’accorda pas le temps de cette réflexion, déjà Tasha me stoppait brusquement et je ne pu retenir un léger trébuchement. D’un air niais, ébouriffant mes cheveux rouges feu l’arrière de mon crâne, je lui lançai un regard à la fois amusé et con. Oui, ces deux mots qualifiaient à la perfection la quintessence de cette expression qui m’était si propre. Comme une signature, mais passons !

Pour être franc, je commençais à avoir ras-le-bol de cette quête. Elle prenait bien trop de temps. Les parents n’avaient qu’à être vigilent, et ce petit pas si casse-cou ! Pour ne pas dire autre chose. Pour autant, j’avais l’impression de me reconnaître dans son regard à la fois heureux et désemparé. Il était comme une partie de moi-même et je ne pouvais me résigner à l’abandonner sur le bas côté pour aller gentiment gambader dans un champ avec Tasha. Mais elle me souriait, et je ne pouvais pas résister.

« Allons voir ça de ce pas ! »

Tout en marchant, je me penchai à l’oreille de ma charmante accompagnatrice, murmurant doucement !

« J’espère que tout cela prendra bientôt fin. Si tu vois ce que je veux dire ! »

Et comment pouvais-je savoir, que tout n’était qu’une manipulation de sa part, que ces sentiments que je croyais vrai n’était que le fruit de la cruauté d’une Noah ? Non, aujourd’hui, pour la première fois, j’étais dans l’ignorance la plus totale. Et je pouvais empêcher mes mains dans caresser tendrement ses épaules. Qu’étais-je devenu ? Si Panda me voyait … Excuse moi, mais … Non. C’est de ma faute.
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First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] Vide
MessageSujet: Re: First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] First contact [ Pv Lavi ~ ♪ ] EmptyJeu 17 Mar - 6:47

Don’t say you love me
I don’t believe it
Don’t say the words
If you don’t mean it
Don’t wanna hear it
Out in the open
Keep it inside
If you don’t mean it
Don’t even wanna talk about it
I know that I could live without it



Spoiler:

    J’aurais moi aussi voulu m’échapper. Partir loin de cette agitation avec lui. Sentir sa main dans la mienne, l’entendre rire et parler, le voir sourire. Le simple fait d’être avec lui me faisait le plus grand bien. Il m’apporte cette vague de bonheur que peu de personnes me procurent. Pourquoi fallait-il qu’il soit un exorciste? Pourquoi a-t-il fallu que je sois une Noah? Tant de questions qui resteraient sans réponse hélas. Cette guerre semblable à un jeu d’échec me laissait. Tant de morts et de souffrances dans les deux camps… Pourquoi continuer sur cette voie?

    L’un des songes de Lavi me fit sourire. Son image du Comte était si… particulière que je ne pus empêcher mes lèvres de s’étirer en un sourire. Sa corpulence est certes impressionnante et moi-même je continue à me demander comment notre Prince Millénaire fait-il pour se déplacer avec tant d‘aisance. Cependant, je ne voue pas un pareil culte au Comte, non. Cela fait-il de moi une traîtresse? Je l’ignore en toute franchise. Je n’ai jamais de maître et je n’en aurais jamais. J’appartiens officiellement au clan des Noahs, mais j’avoue ne pas me soucier de cette frontière entre Noahs et Exorcistes ou Civils. Nous sommes tous pareils après tout, non? Nous avons tous un rêve, un but.

    Étant jeune, on me prenait pour une sorte d’esprit malin rôdant dans le village pour commettre quelques vices et blagues de mauvais goût. Tout ça par simple différence. Ma peau pâle, mes cheveux blancs et mes yeux améthystes. Les enfants me craignaient ou me détestaient, faisant de moi leur nouveau jouet. Je ne souhaite pas être une personne que l’on plaindrait. J’étais triste étant enfant. Si triste. Une seule personne était là pour moi. Seidji. Je préfère généralement pas trop songer à lui, de peur de raviver les mauvais souvenirs et finir en larmes dans les bras d’Ablyss. Ce dernier l’a en quelques sortes remplacé… En quelques sortes…

    Sortant de mes songes, je regarda l’expression de Lavi. Un sourire niais étirait ses lèvres. Qu’importe que les gens le prennent pour un idiot, qu’importe qu’ils le jugent car il est différent. Je l’aime tel qu’il est. Il fait l’idiot mais il est loin de l’être en réalité, je le sais. Il aime simplement amuser la galerie. Il m’amuse tant que je ne peux retenir un sourire heureux. Ma main resserre la sienne tandis qu’il se penche à mon oreille.

    - J’espère que tout cela prendra bientôt fin. Si tu vois ce que je veux dire !

    Je le regarde de mes prunelles arrondies. Je sens le rouge me monter aux joues et détourne la tête, laissant s’échapper un rire d’entre mes lèvres. Accordant un bref regard à l’enfant qui tirait sur ma main comme sur une corde pour avancer, je me tourna ensuite vers Lavi. Je lui fis l’un de mes plus beaux sourires. Un de ceux que je réserve pour mes purs moments de bonheur. Ce qui était le cas présentement.

    - Je l’espère aussi. Ne sois pas si impatient. La patience est mère de vertu.

    Je ferma mes yeux tout en penchant la tête, lui souriant toujours. J’étais réellement bien. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été aussi sereine, si détendue, si joyeuse. La seule présence de Lavi me procurait-il cet effet? Difficile à déterminer. Peut-être devrais-je lui poser la question… En attendant, je tentais de faire blocage sur mon don afin que tous ses secrets ne viennent pas encombrer mon esprit déjà si restreint. J’avais d’ores et déjà réussi depuis un moment avec l’enfant, ne manquait plus que Lavi.

    Malheureusement pour moi, mon bonheur fut de courte durée. L’enfant s’était élancé vers le couple qui l’accueillit à bras ouverts. Une émouvante scène de retrouvailles entre un enfant et ses parents. Sauf qu’ici, je sentais l’atmosphère pesante et lourde. Mes yeux ne cessaient de fixer les parents qui nous souriaient, vomissant leur gratitude comme des acteurs de théâtre. Car, oui, c’est qu’ils sont. Des acteurs. La réalité est autre. En face de nous se trouvait une famille d’Akumas. Pourquoi ici? M’ont-ils reconnu? Si tel est le cas, ma couverture est fichue! Mais ce qui me tracasse le plus est cet enfant. Pourquoi n’ais-je pas pressenti plus tôt sa véritable nature? Et pourquoi n’a-t-il manifesté aucune intention de vouloir tuer Lavi? L’hypothèse qu’il m’ait reconnu devient réaliste.

    J’ai peur. Si peur. Si jamais les Akumas me reconnaissent et se mettent en tête qu’ils doivent me protéger de Lavi, ce serait fini. Ou comprendront-ils, en voyant nos mains jointes, que je suis sous couverture? Iront-ils tout raconter aux autres Akumas ou à d’autres Noahs? Je crains le pire. La meilleure solution est de les détruire, je le crains. J’esquissa un sourire se voulant aimable puis, lentement, je relâcha la main de Lavi et m’accroupit, tendant les bras vers le gamin. Ce dernier s’y précipita gaiement. Je l’enlaça de manière tendre tout en murmurant d’une voix glaciale et sanglante à son oreille.

    - Je vous ordonne à tous trois de quitter ces lieux le plus vite possible ou je m’occuperais personnellement de vos cas. Oh et… pas un mot de ce que tu as vu et entendu à quiconque. Ce message vaut aussi pour tes parents.

    Je m’éloigna, regagnant un éclatant sourire tandis que le petit me fixait avec un air angoissé avant de retourner transmettre le message aux parents qui se mirent à me regarder de manière surprise et inquiète. Je leur adressa un geste de la main puis m’éloigna d’un pas plus ou moins rapide. Je pivota sur moi-même et regarda Lavi.

    - Tu viens?

    Une fois encore, je lui offris un éclatant sourire, heureuse. J’ignore si Lavi se méfie de ce trio et j’avoue que ça m’angoisse. Leurs regards noirs et haineux sont fixés sur lui. J’ai peur. Lavi, je t’en supplie, viens prêt de moi. Partons tant qu’il en est encore le temps.
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